Près d'un emploi sur deux concerné par l'intelligence artificielle

17:453/04/2025, jeudi
AFP
L’automatisation portée par l’IA tend à favoriser le capital au détriment du travail, ce qui pourrait accroître les inégalités et réduire l’avantage concurrentiel des économies à faible coût de main-d’œuvre.
Crédit Photo : Kirill KUDRYAVTSEV / AFP
L’automatisation portée par l’IA tend à favoriser le capital au détriment du travail, ce qui pourrait accroître les inégalités et réduire l’avantage concurrentiel des économies à faible coût de main-d’œuvre.

Près d’un emploi sur deux est impacté par la montée en puissance de l’intelligence artificielle (IA), un marché qui devrait atteindre 4 800 milliards de dollars d’ici une dizaine d’années, selon un rapport publié jeudi par l’ONU Commerce et Développement (Cnuced).

Un bouleversement du marché du travail


L’IA transforme les économies mondiales, générant des opportunités mais soulevant également des risques d’inégalités croissantes, selon le rapport. Son impact sur l’emploi pourrait atteindre 40% des postes à l’échelle mondiale, avec des gains de productivité, mais aussi des inquiétudes liées à l’automatisation et aux suppressions d’emplois.


Les économies avancées sont les plus exposées, leurs marchés du travail étant davantage basés sur des tâches cognitives. Toutefois, elles disposent aussi de meilleurs outils pour exploiter les avantages de l’IA. À l’inverse, les économies émergentes et à faible revenu risquent d’être moins bien préparées.

Le rapport souligne cependant que l’IA générative pourrait plus augmenter la productivité des travailleurs qu’automatiser leur emploi, notamment dans les pays à faibles et moyens revenus.


Inégalités et concentration des bénéfices


L’automatisation portée par l’IA tend à favoriser le capital au détriment du travail, ce qui pourrait accroître les inégalités et réduire l’avantage concurrentiel des économies à faible coût de main-d’œuvre.

Dans un communiqué, Rebeca Grynspan, secrétaire générale de la Cnuced, appelle à une coopération internationale pour placer l’humain au centre du développement de l’IA. Elle insiste sur la nécessité de co-créer un cadre mondial garantissant que l’IA favorise un développement durable et inclusif.


Un marché de 4 800 milliards de dollars d’ici 2033


En 2023, les technologies de pointe (5G, véhicules électriques, blockchain, nanotechnologies, IA...) représentaient un marché de 2 500 milliards de dollars. Ce chiffre pourrait être multiplié par six d’ici 2033, atteignant 16 400 milliards de dollars.

L’IA deviendra alors le premier secteur du marché technologique, avec une valeur de 4 800 milliards de dollars, dépassant l’internet des objets. Ce montant équivaudrait au PIB de l’Allemagne.


Toutefois, les bénéfices de cette croissance risquent d’être très concentrés dans quelques pays. 100 entreprises, principalement basées aux États-Unis et en Chine, représentent 40% des dépenses mondiales en recherche et développement.

Le rapport identifie le Brésil, la Chine, l’Inde et les Philippines comme les pays en développement les plus avancés en matière de préparation technologique.


Former la main-d’œuvre pour éviter les pertes d’emplois


L’ONU rappelle que l’IA ne se limite pas à supprimer des emplois, mais peut aussi en créer et renforcer les compétences des travailleurs.


Elle insiste sur la nécessité d’investir massivement dans la formation et la reconversion des travailleurs pour maximiser les opportunités plutôt que de subir des pertes d’emplois massives.


Un manque de gouvernance mondiale


À l’échelle mondiale, plusieurs acteurs tentent d’établir un cadre de réglementation et de gouvernance de l’IA. Toutefois, l’ONU déplore l’absence de nombreux pays, notamment ceux du Sud, dans ces discussions stratégiques.


Elle alerte sur le risque de voir l’IA profiter uniquement à quelques nations et appelle à une inclusion accrue des pays en développement dans la définition des règles et cadres éthiques qui guideront l’évolution de cette technologie.

"Les pays en développement doivent avoir leur mot à dire pour garantir que l’IA serve le progrès mondial et non seulement les intérêts de quelques-uns"
, conclut l’ONU Commerce et Développement.

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