L’Armée d’Arakan rejette le scrutin législatif prévu en décembre, dénonçant une imposture de la junte militaire au pouvoir.
L’un des groupes ethniques les plus influents de Birmanie, l’Armée d’Arakan (AA), a annoncé lundi son intention d’empêcher la tenue des élections législatives dans les régions qu’il contrôle, rejetant un scrutin présenté par la junte militaire comme une étape vers la résolution du conflit dans le pays.
L’AA est devenu l’un des principaux adversaires des militaires birmans depuis le coup d’État de 2021, qui avait renversé le gouvernement civil élu de la lauréate du prix Nobel de la Paix, Aung San Suu Kyi. Le groupe contrôle de vastes zones dans l’État de Rakhine, à l’ouest de la Birmanie.
Outre l’AA, les militaires combattent plusieurs autres groupes ethniques et unités pro-démocratie récemment formées. Fin juillet, la junte a annoncé la levée de l’état d’urgence instauré lors du coup d’État, en vue des élections de décembre.
Des groupes d’opposition, y compris d’anciens parlementaires évincés, ont promis de boycotter ce scrutin qualifié d’
par l’expert de l’ONU Tom Andrews, visant selon lui à légitimer la domination militaire.
Le porte-parole de l’AA, Khaing Thu Kha, a indiqué que les élections seraient bloquées dans 14 des 17 municipalités de Rakhine sous contrôle du groupe, soulignant que
"sans le soutien de la population, une élection ne bénéficiera pas aux habitants et ne fera que semer la confusion"
.
"L’élection pourrait se tenir dans les zones sous contrôle militaire, mais elle ne sera pas autorisée dans les régions contrôlées par nous"
, a-t-il ajouté.
L’État de Rakhine, situé à la frontière avec le Bangladesh, compte environ 2,5 millions d’habitants sur un total de 51 millions pour la Birmanie.
Initialement signataire d’une trêve avec la junte, l’AA y a renoncé fin 2023, rejoignant d’autres groupes ethniques armés dans une offensive conjointe qui a causé d’importantes pertes territoriales aux militaires.
En réponse, la junte a lancé une campagne aérienne dévastatrice et un blocus isolant la région du reste du pays. Selon l’ONU, Rakhine compte environ 560.000 déplacés internes.
La junte maintient un état d’urgence dans 14 localités
"pour assurer la stabilité, la paix et l’état de droit"
.
Cette mesure d’exception, instaurée après le coup d’État, a déclenché une guerre civile ayant fait des milliers de morts et conféré au général Min Aung Hlaing le pouvoir suprême sur tous les pouvoirs étatiques en tant que chef des forces armées.
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