À qui appartient cette patrie, qui est l’ennemi ?

14:4810/08/2025, Pazar
MAJ: 10/08/2025, Pazar
İhsan Aktaş

Ces derniers jours, le processus de "Türkiye sans terrorisme" progresse à toute vitesse. Pour résumer brièvement : à la suite du discours marquant de notre Président de la République lors de la réunion de groupe, mettant en avant l’importance de "renforcer le front intérieur", le Président du MHP, Devlet Bahçeli, a serré la main des membres du parti DEM, envoyant un message d’unité, puis, peu après, une importante déclaration a été faite concernant l’auto-dissolution de l’organisation terroriste.

Ces derniers jours, le processus de "Türkiye sans terrorisme" progresse à toute vitesse. Pour résumer brièvement : à la suite du discours marquant de notre Président de la République lors de la réunion de groupe, mettant en avant l’importance de "renforcer le front intérieur", le Président du MHP, Devlet Bahçeli, a serré la main des membres du parti DEM, envoyant un message d’unité, puis, peu après, une importante déclaration a été faite concernant l’auto-dissolution de l’organisation terroriste.


Il existe un célèbre adage : “Il n’y a rien de plus puissant qu’une idée dont l’heure est venue.” Aujourd’hui, dans cette période où la Grande Türkiye pose ses premiers jalons, l’auto-dissolution de l’organisation terroriste constitue un tournant stratégique pour l’avenir, non seulement de notre pays, mais aussi de notre région.


Rafraîchissons notre mémoire : au centenaire de la République, avec quels sujets avons-nous perdu notre temps, qu’avons-nous débattu ? En réalité, les réponses à ces questions donnent aussi une idée de la manière dont notre avenir va se dessiner.


Pendant un siècle, trois thèmes de débat fondamentaux ont été imposés à la Türkiye : la question turco-kurde, la question alévie-sunnite, et la question laïque-antilaïque. Sans oublier le débat “progressiste-réactionnaire” hérité de l’Empire ottoman.


Pourtant, en évaluant les problèmes intérieurs de notre pays, les questions régionales et la politique mondiale, nous ne devons jamais perdre de vue une réalité :


Lors de la Première Guerre mondiale, les puissances impérialistes occidentales, notamment l’Angleterre et la France, ont envahi de part en part le monde islamique. L’effondrement de l’Empire ottoman a laissé des dizaines de pays musulmans sans chef et sans protecteur.


Les impérialistes ont directement administré certaines nations d’Afrique et d’Extrême-Orient comme des colonies. D’autres ont reçu une indépendance de façade mais sont restées sous contrôle via des dictateurs. Aujourd’hui encore, il existe des pays gouvernés par des dictateurs alliés de l’Occident.


En ce qui concerne la Türkiye, ils savaient que l’occupation directe ne pourrait pas durer. Car nous avions une tradition démocratique profondément enracinée, allant du Séned-i İttifak à la Première et à la Seconde Constitutionnalité, jusqu’à la République. C’est pourquoi ils ont compris qu’ils ne pourraient pas contrôler la Türkiye par un “chef national” unique, à l’exemple d’İnönü sous le parti unique.


À mon avis, les impérialistes ont consacré à maintenir la Türkiye sous contrôle bien plus d’efforts que pour nombre de pays d’Afrique, d’Extrême-Orient ou d’Asie.


Lorsque l’Empire ottoman a été vaincu lors de la Première Guerre mondiale et que l’avenir de l’Empire a été débattu à Paris, les paroles de Lord Curzon sont restées gravées dans l’Histoire :


“Pendant cinq siècles, les Turcs nous ont fait boire la coupe de la douleur sur les terres d’Europe. Élaborons un plan qui nous permettra à la fois de venger ces 500 années passées et de faire en sorte qu’ils ne puissent jamais se relever dans les 500 années à venir.”


Voilà le plan destiné à maintenir la Grande Türkiye sous tutelle. Et il n’a pas concerné que la Türkiye : toute la région a été façonnée selon ce plan : qui serait l’ami de qui, qui ferait la guerre à qui, quel pays serait déstabilisé et à quel moment… tout a été décidé autour d’une table.


Aujourd’hui, l’Arabie saoudite et l’Iran se comportent comme des ennemis. Il fut un temps où la Syrie considérait la Türkiye comme un ennemi et rêvait de prendre Hatay. L’Irak et l’Iran se sont battus pendant 10 ans. Dans la guerre civile syrienne, presque aucun acteur global ou régional n’est resté en dehors. Ces derniers mois, l’Iran et le Pakistan se sont bombardés mutuellement, sans raison apparente. Même les pays du Golfe, malgré leur richesse, ne parviennent pas à s’unir sous la direction de l’Arabie saoudite.


L’émergence d’Israël comme une puissance incontrôlable et génocidaire dans la région a une fois de plus montré que le véritable ennemi des pays islamiques, ce sont les impérialistes.


Le processus entamé entre l’Arabie saoudite et l’Iran sous la médiation de la Chine a influencé le retour des États-Unis dans la région. Car lorsque ces deux pays voisins se rapprochent, la justification américaine de “protéger” l’Arabie saoudite pour lui vendre des milliards de dollars d’armes perd de son sens.


D’un autre côté, l’Iran a retardé de dix ans la transformation démocratique en Syrie, et, comme en Irak, a servi l’instabilité du pays. Aujourd’hui, la stratégie iranienne de “chaos régional” s’est effondrée.


En substance, lorsque nous évaluons ensemble la lutte antiterroriste de la Türkiye, les évolutions régionales et la géopolitique mondiale, nous voyons clairement que le véritable ennemi de ces terres, ce sont les impérialistes. Ni les débats "réactionnaire-progressiste”, ni "alévi-sunnite”, ni "turco-kurde”, ni les divergences confessionnelles ne peuvent occulter cette vérité.


Il y a cent ans, ceux qui ont envahi nos terres et qui ont tenté de rendre cette occupation permanente par l’impérialisme culturel savent que : lorsque la Türkiye se relèvera avec la vision de “Grande Türkiye” tracée par Recep Tayyip Erdoğan, elle assurera non seulement sa propre stabilité, mais aussi celle de la région, et, en tant que puissance mondiale, apportera de l’ordre autour d’elle.


Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement a pris des dizaines de mesures cruciales. L’une des plus importantes est l’objectif d’une Türkiye et d’une région sans terrorisme. Ceux qui cherchent à saboter ce processus par des arguments vides et sans substance doivent savoir qu’ils ne servent pas l’avenir de la République de Türkiye.


Quant à la question : "À qui appartient cette patrie ?”… Au cœur de nombreux conflits et contradictions en Türkiye se trouve la réponse à cette question. Nous savons que cette patrie n’appartient ni seulement aux membres du CHP, ni seulement aux membres de l’AK Parti ; ni uniquement aux Turcs, ni uniquement aux Kurdes ; ni seulement aux Alévis, ni seulement aux Sunnites… Cette patrie appartient à tous les citoyens de la République de Türkiye qui y sont liés par le lien de la citoyenneté.


Dans la nuit du 15 juillet, notre peuple est descendu massivement dans les rues pour repousser la tentative de coup d’État traître. Ce jour-là, dans nos enquêtes, le taux de ceux qui approuvaient l’attitude du Président Recep Tayyip Erdoğan a atteint 95 %. Ce tableau a montré clairement que cette patrie est notre patrie commune à tous et que nos ennemis ne sont autres que les impérialistes.

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