Le recours aux compagnons IA chez les adolescents inquiète une ONG

09:4917/07/2025, jeudi
AFP
Selon une étude de Common Sense Media, 72 % des adolescents aux États-Unis ont déjà utilisé des assistants conversationnels IA, soulevant des inquiétudes sur leur impact psychologique.
Crédit Photo : Kirill KUDRYAVTSEV / AFP
Selon une étude de Common Sense Media, 72 % des adolescents aux États-Unis ont déjà utilisé des assistants conversationnels IA, soulevant des inquiétudes sur leur impact psychologique.

Près de trois adolescents américains sur quatre ont déjà utilisé des "compagnons IA", selon l’ONG Common Sense Media, qui alerte sur les risques que ces assistants d’intelligence artificielle (IA), centrés sur les relations personnelles, peuvent représenter pour les mineurs.

Quelque 72 % des adolescents ont utilisé ces compagnons numériques au moins une fois, et plus de la moitié s’en servent plusieurs fois par mois, selon une étude menée au printemps aux États-Unis et publiée mercredi.

Common Sense Media définit ces compagnons IA comme
"des amis ou personnages numériques avec lesquels on peut discuter à l’écrit ou à l’oral à tout moment"
, dans le but d’avoir des "conversations personnelles et significatives". Parmi les plateformes mentionnées figurent notamment Character.AI et Replika.

L’étude précise que des IA génératives comme ChatGPT (d’OpenAI) ou Claude (d’Anthropic) peuvent également être utilisées dans ce cadre, tout en distinguant clairement ces usages des outils conçus pour l’aide aux devoirs ou la génération d’images.

Un tiers des adolescents interrogés a indiqué avoir recours aux compagnons IA dans un contexte de relations sociales, que ce soit pour s’exercer à certaines conversations, recevoir du soutien moral, ou entretenir des échanges amicaux ou romantiques.


Près de la moitié des sondés considèrent toutefois ces assistants comme de simples
"outils"
ou
"programmes informatiques".

L’ONG, connue pour classer les films, jeux vidéo et applications selon l’âge recommandé, s’inquiète des effets du recours à ce qu’elle qualifie d’
"amis, confidents et même thérapeutes virtuels"
.

"Les dangers qu’ils représentent pour les jeunes utilisateurs sont réels, sérieux et bien documentés"
, affirme l’association, évoquant notamment le suicide d’un adolescent de 14 ans qui avait développé un attachement émotionnel à l’un de ces compagnons IA.

L’organisation souligne également la tendance de ces outils à systématiquement approuver les utilisateurs, au lieu de les confronter ou de stimuler leur esprit critique — un phénomène jugé problématique à un âge clé pour le développement cognitif.

"Plusieurs plateformes populaires de compagnons IA, dont Character.AI, Nomi et Replika, présentent des risques inacceptables pour les utilisateurs de moins de 18 ans"
, conclut Common Sense Media.

Selon l’ONG, ces applications peuvent générer
"des réponses allant de contenus à caractère sexuel ou de stéréotypes offensants à des +conseils+ dangereux qui, s’ils étaient suivis, pourraient avoir des conséquences graves, voire mortelles, dans la vie réelle"
.

Elle recommande donc de restreindre l’accès à ces outils pour les mineurs.


Contactées par l’AFP, les entreprises concernées n’ont pas réagi immédiatement.


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