Méga-projets et IA au menu du "Davos du désert" en Arabie saoudite

12:5828/10/2025, mardi
AFP
Le "Davos du désert" s’ouvre à Ryad, alors que le royaume cherche à attirer les investisseurs étrangers et à s’imposer comme puissance technologique régionale.
Crédit Photo : X /
Le "Davos du désert" s’ouvre à Ryad, alors que le royaume cherche à attirer les investisseurs étrangers et à s’imposer comme puissance technologique régionale.

Chefs d’État et dirigeants d’entreprises se réunissent mardi à Ryad pour la neuvième édition de la Future Investment Initiative (FII), un forum d’investisseurs destiné à promouvoir les mégaprojets saoudiens et les ambitions du royaume dans l’intelligence artificielle.

Une vingtaine de dirigeants, dont le président syrien par intérim Ahmad al-Chareh et le vice-président chinois Han Zheng, participent à cet événement de trois jours, aux côtés de Donald Trump Jr. et des patrons de Goldman Sachs, JP Morgan, Black Rock et HSBC.

Lancé en 2017, le forum surnommé le
"Davos du désert"
sert de vitrine au programme Vision 2030 du prince héritier Mohammed ben Salmane, visant à réduire la dépendance du royaume, premier exportateur mondial de pétrole, aux combustibles fossiles.

À l’ouverture du forum, le patron du Fonds d’investissement public (PIF), Yasir Al-Rumayyan, a salué une hausse des investissements étrangers de 24 % en 2024, atteignant 31,7 milliards de dollars. Il a déclaré:


Nous avons fait découvrir l’Arabie saoudite au monde, et maintenant le monde vient en Arabie saoudite.

Derrière le faste, certains projets emblématiques, comme Neom, mégapole futuriste de 500 milliards de dollars, suscitent des doutes quant à leur faisabilité, dans un contexte de baisse des prix du pétrole et de déficit budgétaire deux fois supérieur aux prévisions.

"Il est clair qu’un recalibrage des priorités budgétaires est en cours"
, analyse Robert Mogielnicki, du Arab Gulf States Institute à Washington.
"Les investisseurs chercheront à savoir où l’argent sera dirigé désormais."

Discipline budgétaire et diversification économique


Le géant Aramco, pilier de l’économie saoudienne, a vu ses bénéfices reculer dix trimestres consécutifs depuis ses résultats record de 2022.

Pour Karen Young, du Middle East Institute, les ajustements opérés sur certains projets
"ne constituent pas un signal négatif"
.
"Au contraire, ils traduisent une forme de discipline budgétaire et laissent entrevoir des opportunités dans d’autres secteurs, du tourisme au logement, en passant par les infrastructures et la monétisation d’actifs d’Aramco"
, a-t-elle estimé.

Le forum doit aussi permettre au royaume de mettre en avant ses ambitions dans l’intelligence artificielle. D’importants accords sont attendus entre Humain, société d’IA détenue par le PIF, et plusieurs entreprises internationales.

Les géants américains Google, Intel, Snapchat et Nvidia participent au FII, alors que Ryad cherche à s’assurer un accès aux technologies américaines de pointe. Robert Mogielnicki estime:


Le royaume veut démontrer que ses ambitions technologiques sont réelles et réalisables.

Le prince héritier Mohammed ben Salmane est attendu en novembre aux États-Unis, pour sa première visite depuis 2018, où il rencontrera le président Donald Trump. Les liens entre les deux dirigeants se sont renforcés avec les 600 milliards de dollars d’investissements saoudiens promis aux industries américaines.


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