
Les prix du pétrole ont fortement reculé lundi matin, en réaction à l’annonce de l’Opep+ d’une accélération de la production dès juin.
Une décision surprenante qui intervient dans un contexte de ralentissement économique mondial, alors que plusieurs places boursières, dont Londres et les principales places asiatiques, sont fermées pour un jour férié.
Une production accrue malgré une offre déjà excédentaire
À 07h30 GMT, le baril de WTI américain perdait 3,02 %, tombant à 56,53 dollars, tandis que le Brent de la mer du Nord chutait de 2,76 % à 59,60 dollars.
Des fondamentaux en question
Selon Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank, "la communication officielle de l’Opep+ indique que le groupe remet des barils sur le marché parce que 'les fondamentaux sont sains et que les stocks sont faibles'". Toutefois, elle nuance cette analyse en soulignant l’effondrement des perspectives de croissance mondiale, notamment à cause de la guerre commerciale menée par les États-Unis.
La semaine dernière, l’Arabie saoudite avait déjà indiqué être prête à tolérer une baisse des prix pendant une période prolongée, les raisons réelles de cette décision demeurent floues.
Impact désinflationniste et attentisme des marchés
Avec une baisse de plus de 20 % du pétrole depuis le début de l’année, les économistes de Deutsche Bank estiment que les prix de l’énergie sont devenus un facteur désinflationniste important, même si l’inflation reste au-dessus des objectifs dans la plupart des économies développées.
Les marchés anticipent un maintien des taux de la Fed dans leur fourchette actuelle de 4,25 % à 4,50 %, mais surveillent déjà de près ses prévisions pour juin.
Bourses européennes : réactions modérées
L’aérien et la logistique en profitent
La baisse des cours de l’or noir bénéficie notamment aux compagnies aériennes et au secteur logistique. En Europe, Ryanair s’envolait de 5,68 %, Air France-KLM gagnait 2,91 %, Lufthansa +1,98 % et Dassault Aviation +1,29 %.
L’analyste indépendant Andreas Lipkow évoque également des rumeurs d’un possible rachat de BP par Shell, deux géants de l’énergie cotés à Londres.