Crédit Photo : Omar AL-QATTAA / AFP
Hidaya, une mère palestinienne de 31 ans, porte son fils Mohammed al-Mutawaq, âgé de 18 mois et malade, qui présente également des signes de malnutrition, à l'intérieur de leur tente dans le camp de réfugiés d'Al-Shati, à l'ouest de la ville de Gaza, le 24 juillet 2025.
Des organisations humanitaires ont alerté vendredi sur une flambée de la malnutrition infantile à Gaza, dévastée par plus de 21 mois de guerre, au moment où Paris, Londres et Berlin tiennent un entretien d'urgence après l'annonce par Emmanuel Macron de la reconnaissance prochaine d'un Etat palestinien.
Un quart des enfants âgés de six mois à cinq ans et des femmes enceintes et allaitantes examinés la semaine dernière dans les installations de Médecins sans frontières (MSF) dans la bande de Gaza souffrent de malnutrition, a indiqué l'ONG dans un communiqué.
"L'utilisation délibérée de la faim comme arme de guerre par les autorités israéliennes à Gaza a atteint des niveaux sans précédent, les patients et les professionnels de santé souffrant eux-mêmes de la faim"
, a-t-elle dénoncé.
Philippe Lazzarini, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), a lui aussi alerté sur une malnutrition infantile qui
dans le territoire palestinien assiégé, avec un enfant sur cinq qui
"souffre de malnutrition dans la ville de Gaza, et les cas augmentent chaque jour".
"Les mécanismes de survie s'effondrent, l'accès à la nourriture et aux soins disparaît, et la famine commence à s'installer silencieusement",
a-t-il écrit sur X.
"La plupart des enfants que nos équipes voient sont émaciés, faibles et exposés à un risque élevé de mourir s'ils ne reçoivent pas rapidement les traitements nécessaires. Plus de 100 personnes, pour la grande majorité des enfants, seraient déjà mortes de faim",
a-t-il ajouté.
Les attaques israéliennes ont plongé la bande de Gaza dans une crise humanitaire majeure, avec un accès à l'aide toujours extrêmement restreint.
Début mars, Israël a imposé sur la bande de Gaza un blocus total, très partiellement assoupli fin mai, entraînant de graves pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant, et suscitant des critiques croissantes sur l'aggravation de la faim.
Pour discuter de la situation à Gaza, le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé un
vendredi entre Paris, Londres et Berlin et réaffirmé le
"droit inaliénable du peuple palestinien à un Etat".
"Nous discuterons de ce que nous pouvons faire de toute urgence pour arrêter les massacres et fournir à la population la nourriture dont elle a désespérément besoin",
a-t-il déclaré dans un communiqué.
Cet
intervient au lendemain de l'annonce par le président français de la décision de Paris de reconnaître l'Etat de Palestine lors de l'Assemblée générale des Nations unies prévue en septembre à New York, dans l'espoir de créer une dynamique collective.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a salué de son côté
"une victoire pour la cause palestinienne".
C'est un
, a renchéri le Hamas, en appelant d'autres pays à suivre cet exemple.
Pendant ce temps, les bombardements israéliens se poursuivent à Gaza. A l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud), un photographe de l'AFP a vu des blessés ensanglantés, touchés alors qu'ils tentaient d'obtenir de l'aide humanitaire, soignés à même le sol.
Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue d'un cessez-le-feu sont, elles, dans l'impasse.
L'émissaire américain Steve Witkoff a acté jeudi l'échec des pourparlers menés à Doha sous médiation qatarie, américaine et égyptienne, et annoncé le rappel pour consultation de l'équipe amércaine, mettant en cause la bonne foi du Hamas.
M. Netanyahu a lui aussi annoncé le rappel de ses négociateurs pour consultation,
"à la lumière de la réponse"
transmise par le Hamas.
Le Hamas avait indiqué la veille avoir répondu à une proposition de trêve de 60 jours assortie d'un échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.
Le Forum des familles d'otages, principale association de proches des captifs retenus à Gaza, a fait part de sa
après le rappel des négociateurs, estimant que
"chaque jour qui passe réduit les chances de sauver les otages".
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