
OpenAI, l’entreprise à l’origine de ChatGPT, a annoncé lundi l’abandon de son projet de devenir une société à but lucratif, mettant fin à un débat houleux qui agite la communauté de l’intelligence artificielle (IA) depuis des mois.
La décision a été officialisée par son directeur général Sam Altman, dans un message adressé au personnel et publié sur le site de l’entreprise.
Une décision à contre-courant des investisseurs
Mais cette croissance s’est accompagnée de pressions financières croissantes: la conception, l'entraînement et le déploiement de ses modèles exigent des dizaines de milliards de dollars d’investissements. L’an dernier, un plan de transition vers un statut lucratif avait été annoncé, afin de permettre à ses partenaires financiers de récolter des retours sur investissement.
Elon Musk en opposant majeur
Le projet avait également suscité de vives critiques de la société civile et de figures influentes du secteur, dont Elon Musk, cofondateur d’OpenAI en 2015 avec Sam Altman, avant de quitter l’entreprise en 2018. L’homme d’affaires avait vivement dénoncé l’évolution d’OpenAI, allant jusqu’à l’attaquer en justice et proposer son rachat.
Une gouvernance hybride préservée
Dans sa nouvelle feuille de route, OpenAI précise que sa structure actuelle sera conservée. Une entité opérationnelle pourra générer des bénéfices, mais elle restera sous la supervision d’un conseil d’administration à but non lucratif.
Quelles conséquences pour les investisseurs ?
Les réactions d’acteurs clés comme SoftBank, mais aussi d’autres investisseurs ayant misé sur une rentabilité rapide, seront déterminantes pour l’avenir du projet.
Une IA pour tous ou pour les marchés ?
Ce revirement illustre les tensions profondes entre valeurs éthiques et intérêts commerciaux dans le développement de l’intelligence artificielle. La décision d’OpenAI est saluée par ceux qui défendent un accès démocratique à l’IA, mais risque d’inquiéter les marchés et d’affaiblir sa capacité de levée de fonds à long terme.