
Les députés britanniques ont commencé à examiner vendredi en deuxième lecture la proposition de loi autorisant l'aide à mourir pour certains malades en phase terminale, avant un vote crucial qui s'annonce serré après des semaines de débats intenses.
Si les députés l'adoptent, le texte continuera son parcours à la chambre des Lords, avant que la légalisation du suicide assisté ne puisse entrer en vigueur en Angleterre et au Pays de Galles.
Au même moment, des partisans et opposants du texte se sont rassemblés devant le Parlement.
Les pancartes "Kill the Bill, not the ill" (Tuez la loi, pas les malades) côtoient celles des défenseurs d'une légalisation sur lesquelles on peut lire "My death, my decision" (Ma mort, ma décision) ou "Freedom of choice" (Liberté de choix).
"Critères stricts"
Il prévoit que l'aide à mourir soit légalisée pour les adultes en phase terminale, dont l'espérance de vie est inférieure à six mois, et qui sont capables de prendre eux-mêmes la substance provoquant leur décès.
Mais les députés ont apporté plusieurs changements notables au texte adopté fin novembre en première lecture par les députés.
Outre deux médecins, le dernier mot pour autoriser une aide à mourir sera dans les mains d'un collège d'experts, et non du ressort d'un juge de la Haute cour de justice, un changement fustigé par les opposants.
David Walker, 82 ans, explique s'être senti impuissant lorsque sa femme, morte après trois ans d'une grave maladie, lui a demandé de l'aider à mourir.
Pas de consigne de vote
Le vote s'annonce serré, et les partis n'ont pas donné de consigne à leurs élus. Le Premier ministre Keir Starmer a affirmé soutenir un changement de la loi.
S'il est finalement adopté dans les deux chambres, il faudra encore attendre quatre ans avant que le suicide assisté ne soit effectivement mis en place.
En Ecosse, où une personne aidant quelqu'un à mourir peut être poursuivie pour homicide volontaire, les députés ont adopté le mois dernier en première lecture un projet de loi pour légaliser le suicide assisté.
L'Ile de Man est devenue en mai le premier territoire britannique à légaliser une forme d'aide à mourir.