Acier: ArcelorMittal annule un important projet de décarbonation en Allemagne

10:0920/06/2025, vendredi
AFP
Le groupe abandonne un investissement de 2,5 milliards d’euros, invoquant une rentabilité insuffisante dans un contexte de crise industrielle.
Crédit Photo : FRANCOIS LO PRESTI / AFP
Le groupe abandonne un investissement de 2,5 milliards d’euros, invoquant une rentabilité insuffisante dans un contexte de crise industrielle.

Le groupe ArcelorMittal, deuxième sidérurgiste mondial, a annoncé jeudi l’annulation d’un projet de décarbonation de ses sites allemands de Brême et Eisenhüttenstadt, mettant en cause une absence de rentabilité dans la production d’acier à faibles émissions de CO₂.

L’investissement, estimé à 2,5 milliards d’euros, dont 1,3 milliard d’aides publiques, devait permettre la transformation de ces sites avec l’installation de fours électriques et de systèmes de réduction directe du fer au gaz ou à l’hydrogène.

Une transition jugée trop coûteuse


"Malgré le soutien financier de l’État, la rentabilité de cette transition n'est pas suffisante, ce qui montre l’ampleur du défi à relever"
, a déclaré Geert Van Poelvoorde, PDG d’ArcelorMittal Europe, cité dans un communiqué.

Le groupe souligne en particulier les coûts élevés de l’électricité en Allemagne,
"supérieurs à ceux des pays voisins ou d’autres puissances industrielles"
, ce qui handicape la compétitivité du secteur.

L’Europe sidérurgique sous pression


Début 2024, ArcelorMittal avait prévenu qu’il réévaluait ses investissements dans la transition énergétique, et réclamait davantage de protections face à une concurrence étrangère jugée déloyale, notamment en provenance de Chine.

En parallèle, le groupe a annoncé cette année un plan d’économies dans ses usines européennes, avec notamment plus de 600 suppressions de postes en France, sur son site de Dunkerque, devenu l’épicentre d’un bras de fer politique sur l’avenir de l’industrie verte.


Objectifs climatiques compromis


Le groupe sidérurgique affirme vouloir poursuivre l’amélioration de son empreinte carbone, mais reconnaît qu’il devient
"de plus en plus improbable d’atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO₂ d’ici 2030"
.

En cause: le retard technologique de l’hydrogène vert, jugé
"non viable à ce stade"
, et le manque de compétitivité du gaz naturel dans la réduction directe du fer, une technologie de transition pourtant soutenue au niveau européen.

Une industrie en recul sur le Vieux Continent


L’acier européen est pris en étau entre la baisse de la demande, des coûts énergétiques élevés, et une concurrence internationale exacerbée. S’ajoutent de nouvelles taxes douanières sur certaines importations stratégiques.


Autre signe de crise : le concurrent allemand Thyssenkrupp a annoncé fin 2024 la suppression de 11 000 emplois en Allemagne.

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