RDC: des flambées épidémiques en hausse et des stocks de vaccin toujours en baisse (MSF)

18:0424/07/2025, Perşembe
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Rougeole, choléra et insécurité entravent la riposte sanitaire en République démocratique du Congo, selon Médecins Sans Frontières.
Crédit Photo : Jospin Mwisha / AFP
Rougeole, choléra et insécurité entravent la riposte sanitaire en République démocratique du Congo, selon Médecins Sans Frontières.

Depuis début 2025, la République démocratique du Congo (RDC) est confrontée à une recrudescence inquiétante des épidémies, notamment la rougeole et le choléra, dans un contexte sécuritaire toujours plus volatile et de violences récurrentes à travers le pays, a alerté l'organisation Médecins sans frontières (MSF).

"Depuis des mois, la rougeole et le choléra ne cessent de s’étendre à travers toute la République démocratique du Congo. Début juillet, plus de 36 150 cas suspects de rougeole et 565 décès ont été enregistrés dans la quasi-totalité des 26 provinces du pays, tandis que le choléra a touché plus de 33 864 personnes, avec 757 décès"
, alerte l'ONG dans un communiqué publié mercredi.

Le pays a déjà connu des épidémies plus vastes, mais aujourd’hui cette flambée intervient alors que les ressources et les vaccins pour y répondre manquent cruellement, et que les difficultés logistiques et sécuritaires dans l’Est du pays rendent la situation particulièrement complexe et inquiétante, déplore la même source.

"La RDC fait face à des ruptures fréquentes de plusieurs vaccins, dont celui contre la rougeole et le choléra. Une pénurie de vaccins rougeole est même à craindre pour les vaccinations de routine"
, s’inquiète Emmanuel Lampaert, représentant de Médecins Sans Frontières (MSF) en RDC.

Au premier semestre 2025, plus de 20 interventions d’urgence ont été déployées par MSF pour soutenir le ministère de la Santé face aux flambées épidémiques. Du Nord au Sud-Kivu, de l’Ituri au Nord-Ubangi, du Maniema au Sankuru jusqu’au Grand Katanga, ces interventions ont permis de vacciner plus de 437 000 enfants contre la rougeole et de soigner plus de 5 430 patients atteints par la maladie. En parallèle, près de 12 800 patients ont été pris en charge pour le choléra et plus de 11 000 personnes vaccinées contre cette maladie. Pour autant, ces campagnes se heurtent à de grandes difficultés et peinent à couper les chaînes de transmission, précise le communiqué.

L’insécurité et les combats dans l’Est du pays favorisent la multiplication des foyers épidémiques, rendant notamment l’acheminement des vaccins extrêmement complexe. À Bambo et Masisi, au Nord-Kivu, des campagnes de vaccination appuyées par MSF ont ainsi été retardées en raison des affrontements. Et ce ne sont pas que les zones directement touchées par le conflit qui sont affectées. Depuis des mois, la fermeture des aéroports de Bukavu et Goma bloque la principale voie d’acheminement des vaccins vers l’Est du pays. Résultat : les stocks habituellement transportés par avion depuis Kinshasa se sont rapidement épuisés, souligne MSF.


"La situation épidémiologique, couplée à ces coupes budgétaires internationales, est très inquiétante. Nous appelons les autorités politico-administratives et les partenaires internationaux à faire le maximum pour réduire les risques d'aggravation, en rouvrant notamment les aéroports de Goma et Bukavu, et garantir la sécurité des mouvements aériens et terrestres"
, conclut Emmanuel Lampaert, cité dans le communiqué.

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