L’entreprise turque EHSIM présente un système de guerre électronique avancé destiné à protéger le nouvel avion de combat KAAN contre les missiles ennemis.
La société turque d’ingénierie en systèmes de guerre électronique, Electronic Warfare Systems Engineering (EHSIM), a développé des systèmes de guerre électronique de pointe qui seront intégrés au nouveau chasseur de cinquième génération de Türkiye, le KAAN, a déclaré son PDG.
Fatih Say a précisé que l’entreprise avait produit des leurres consommables et des systèmes de brouillage capables de tromper les radars ennemis et d’assurer la sécurité des avions face aux missiles et aux systèmes de défense aérienne.
"Nous développons et intégrons depuis de nombreuses années des solutions appelées Counter Measure Dispensing Systems (CMDS) pour protéger les plateformes aériennes, et nous les avons même exportées avec les plateformes nationales turques"
, a déclaré Say au salon IDEF 2025 à Istanbul.
Il a précisé que les tests de ces produits sont désormais terminés et que la production en série a commencé.
Expliquant que ces produits sont également en cours de développement pour le KAAN, Say a rappelé que la guerre électronique est une technologie en constante évolution.
"Lorsque le KAAN sera lancé, il sera équipé du système de leurres RF actifs de nouvelle génération (SIS), et nous lui intégrerons de nouvelles fonctionnalités et des techniques de guerre électronique encore plus avancées"
, a-t-il indiqué.
Say a souligné que le système SIS est essentiellement un leurre qui projette dans les airs une cible fictive, de manière totalement autonome et déterminée en temps réel selon les conditions de l’opération en cours.
"Alors qu’un de nos F-16 vole, nous pouvons le faire apparaître comme s’il y avait 10 ou 20 F-16, ce qui fait que le missile détecte 20 menaces différentes et modifie sa trajectoire"
, a-t-il expliqué.
Une fois le missile ennemi détourné de sa cible, il perd sa poussée et finit par s’autodétruire.
"Les missiles d’aujourd’hui deviennent plus intelligents. Nous avons donc conçu ces solutions pour qu’elles soient plus rationnelles, en intégrant de l’intelligence dans le processus"
, a affirmé Say.
Il a indiqué que cette technologie, actuellement maîtrisée par seulement quatre pays dans le monde, a été développée en collaboration avec l’armée de l’air turque, sous la direction de la Présidence des industries de défense (SSB), après plusieurs années de travail.
"Nous avons terminé les essais, et en signant notre contrat de production l’année dernière, nous avons lancé officiellement notre processus de fabrication en série"
, a-t-il déclaré.
Par ailleurs, il a présenté un nouveau produit lancé lors du salon : le Jammer Integrated Nullification Node (JINN), qui envoie de faux signaux à plusieurs menaces simultanément. Il est conçu principalement pour contrer les drones.
"La plateforme ennemie n’arrive plus à répondre à notre avion, ou bien, pensant avoir affaire à une fausse cible, elle n’active aucun contre-mesure. Nous pouvons dire que nous sécurisons davantage le couloir aérien pour nos appareils"
, a-t-il ajouté.
Say a précisé que l’entreprise EHSIM évolue dans le domaine de la guerre électronique depuis 27 ans.
"Nous développons principalement des solutions de guerre électronique pour les plateformes aériennes. Ce domaine représente le sommet de l’ingénierie : une lutte dans le spectre électromagnétique sans aucune munition"
, a-t-il conclu.
Le KAAN, avion de chasse de 5e génération développé par Turkish Aerospace Industries (TAI), a effectué son vol inaugural l’an dernier à 230 nœuds et 8 000 pieds. Türkiye fait désormais partie des rares pays à posséder cette technologie avancée.
Le mois dernier, Türkiye a signé un accord de défense avec l’Indonésie, incluant l’exportation de 48 chasseurs KAAN.
EHSIM participe à la 17e édition du Salon international de l’industrie de défense (IDEF 2025), qui se tient à Istanbul. L’entreprise y présente ses produits les plus récents en matière de guerre électronique.
Le salon, organisé simultanément au Centre des foires d’Istanbul, à l’aéroport Atatürk, au Wow Hotel et à la marina d’Ataköy, a ouvert mardi pour une durée de six jours.
L’événement, organisé par KFA Fairs avec le soutien de la Présidence des industries de défense (SSB) et de la Fondation des forces armées turques, a pour partenaire mondial de communication l’agence Anadolu.
Cette année, des ministres, chefs d’état-major, commandants et hauts responsables de 103 pays sont attendus, avec la présence de pavillons représentant 44 pays.
Plus de 900 entreprises turques et 400 firmes étrangères du secteur de la défense sont également présentes.
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