
Le paysage audiovisuel français traverse une période de fortes tensions entre le service public et les médias appartenant à l’empire de Vincent Bolloré, à commencer par CNews, Europe 1 et Le Journal du Dimanche (JDD). Cette confrontation s’inscrit dans un contexte où la question du pluralisme et de l’influence éditoriale des groupes privés est plus que jamais au centre du débat.
L’origine récente de cette escalade est l’affaire dite "Legrand Cohen", dans laquelle deux figures du service public, les journalistes Thomas Legrand et Patrick Cohen, ont été accusés de connivence politique.
Selon plusieurs sources, ces accusations ont déclenché des échanges virulents entre médias, ravivant des tensions déjà existantes autour de la neutralité et de l’indépendance de l’information.
Accusations croisées
Les médias du groupe Bolloré reprochent aux chaînes publiques un biais supposé en faveur de la gauche, en particulier dans le traitement de sujets sensibles tels que l’immigration, la sécurité ou les questions sociétales.
Selon eux, France Télévisions et Radio France exerceraient une forme de propagande ou d’orientation idéologique, ce qui justifierait, à leurs yeux, un contre-discours éditorial.
De leur côté, les responsables de l’empire Bolloré mettent en avant un supposé manque d’impartialité du service public, illustrant une confrontation bloc contre bloc.
Accusations d’islamophobie
La séquence a pris un relief particulier avec la diffusion, le 27 novembre, d’un reportage de l’émission Complément d’enquête sur France 2 consacré à la présence de discours islamophobes au sein de la chaîne d’information du groupe Bolloré.
Dans le même temps, l’ARCOM a retiré la fréquence TNT de C8, une autre chaîne du groupe Bolloré, pour non-conformité et sanctions répétées liées aux contenus diffusés — une première depuis la création de la TNT. Cette décision symbolise la fermeté croissante du régulateur face aux manquements répétés aux règles audiovisuelles.
Les enjeux
Au-delà des polémiques impliquant Thomas Legrand et Patrick Cohen, cette confrontation met en lumière des enjeux cruciaux pour le paysage médiatique français : le pluralisme de l’information, la crédibilité du service public à l’approche des élections présidentielles de 2027 et la régulation des contenus dans un contexte où la concentration des médias soulève des questions d’équilibre idéologique.











