
Le tribunal français a consacré sa dernière audience à la manière dont le cimentier Lafarge a négocié avec des groupes armés en Syrie tout en poursuivant ses opérations sur place en 2013 et 2014.
Lafarge et huit de ses anciens dirigeants sont jugés à Paris, accusés de financement du terrorisme pendant la guerre civile syrienne.
L’entreprise est poursuivie en tant que personne morale.
"Circuler librement"
Bruno Pescheux, ancien directeur général de Lafarge Cement Syria (LCS) entre 2008 et 2014, et également prévenu, a expliqué que sa seule préoccupation à l’époque était de veiller à ce que les camions de l’usine puissent continuer à circuler.
Commentant un détail de répartition des paiements retrouvé dans un e-mail, il a déclaré :
Je n’avais aucun moyen de vérifier si les groupes mentionnés avaient réellement reçu les montants indiqués.
Paiements commencés en 2012
Christian Herrault, ancien directeur général adjoint des opérations de Lafarge en charge de la Syrie, a indiqué que les paiements aux groupes armés avaient commencé en octobre 2012.
Herrault a souligné que Lafont était au courant des négociations avec ces groupes.
Frédéric Jolibois, directeur général de Lafarge Cement Syria entre 2014 et 2016, a soutenu que les négociations avec les groupes armés avaient eu lieu sous une pression intense.
Ces documents indiquaient que Lafarge informait régulièrement les autorités françaises de ses contacts avec le groupe.
Financement du terrorisme
Selon ces rapports, aucun service de renseignement ni aucune autorité gouvernementale n’a averti Lafarge que ses actions constituaient un financement du terrorisme, et Daech aurait utilisé le ciment de Lafarge pour construire des abris et des tunnels.
L’enquête judiciaire sur Lafarge a débuté en 2017, et plusieurs hauts dirigeants, dont Lafont, ont été mis en examen pour financement du terrorisme.
En octobre 2024, trois juges d’instruction ont décidé que Lafarge et quatre anciens dirigeants seraient renvoyés devant le tribunal pour financement d’une organisation terroriste et violation d’un embargo de l’Union européenne interdisant toute transaction financière ou commerciale avec des groupes terroristes, dont Daech.










