Un G20 sous tension: l’Afrique s’exprime, Washington se retire

Moussa Hissein Moussa
16:4726/11/2025, Çarşamba
Yeni Şafak

Premier G20 organisé en Afrique : un sommet marqué par l’appel du président sud-africain Cyril Ramaphosa à la justice climatique et à la paix, mais contrarié par le boycott des États-Unis. Une chaise vide devient le symbole d’un multilatéralisme fragilisé et d’une Afrique qui affirme sa voix sur la scène mondiale.

Un sommet historique pour l’Afrique du Sud


Pour la première fois, l’Afrique du Sud a accueilli le G20, les 22 et 23 novembre 2025, sous le signe de l’inclusion, de la durabilité et du multilatéralisme.


Pretoria avait conçu un agenda ambitieux, tourné vers la redistribution des richesses, la justice climatique et la prévention des conflits — trois urgences majeures pour un continent trop souvent relégué au second plan des discussions globales.


Cyril Ramaphosa a insisté dès l’ouverture sur « une paix juste », la lutte contre les inégalités et l’impérieuse nécessité d’agir face au changement climatique. Un programme salué par plusieurs délégations du Sud global.


Le choc diplomatique: une chaise vide au moment clé


Mais l’image qui restera de ce sommet est celle d’une chaise vide.


Les États-Unis, rejoints par l’Argentine, ont boycotté le sommet et refusé de soutenir la déclaration finale. Leur absence a éclaté en plein jour lors de la passation symbolique du marteau de la présidence.


Dans un geste à forte portée symbolique, Ramaphosa a transmis la présidence à cette chaise vide. Une scène lourde de sens à l’heure où Washington justifie son retrait par son désaccord avec l’orientation politique du sommet.


Ce boycott n’est pas anodin: il reflète les lignes de fracture d’un ordre international où les rapports de force dominent toujours les priorités globales.


L’Afrique du Sud avait voulu faire de ce G20 un espace de consensus autour de la justice climatique, de l’inclusion sociale et de la paix. Trois notions qui peinent à rallier les grandes puissances lorsqu’elles semblent contrarier leurs intérêts géopolitiques.


Malgré ces tensions, Ramaphosa a rappelé que « le monde ne peut avancer sans solidarité », soulignant que la stabilité internationale dépend d’un véritable engagement collectif.


Washington présidera le G20 en 2026


Ironie du calendrier : les États-Unis prendront la présidence du G20 en 2026. Ils ont déjà annoncé que le sommet se tiendra dans le club de golf de Donald Trump, à Doral, en Floride.


Une décision qui nourrit de nouveaux débats sur la politisation et la personnalisation croissante de la diplomatie américaine.


Quel avenir pour le G20 ?


Entre ambitions africaines, fractures diplomatiques et rivalités globales, une question demeure : Le G20 peut-il encore servir de plateforme pour un dialogue global, ou glisse-t-on vers un monde de blocs opposés où chacun défend ses intérêts au détriment du bien commun ?


En clôturant ce sommet sous tension, l’Afrique du Sud a néanmoins envoyé un message clair : elle n’est plus un spectateur, mais un acteur central des enjeux mondiaux, même lorsque les grandes puissances choisissent de s’absenter.


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