
La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) décrit la situation à Gaza comme “une tempête humanitaire parfaite”, où les travailleurs humanitaires subissent la même faim et la même peur que les populations qu’ils tentent de secourir.
Cet avertissement survient alors que le conflit en Israël approche de sa troisième année, après ce que les agences humanitaires considèrent comme l’année la plus meurtrière jamais enregistrée pour leur personnel, et l’année 2025 semble suivre la même trajectoire.
Au 14 août 2025, au moins 265 travailleurs humanitaires avaient été tués dans le monde, se rapprochant du bilan de l’année précédente, qui s’élevait à 383, selon la Base de données sur la sécurité des travailleurs humanitaires. Les statistiques récentes de l’ONU indiquent que les forces israéliennes ont tué au moins 562 travailleurs humanitaires à Gaza au cours des deux dernières années, dont 376 membres du personnel de l’ONU et 54 employés ou volontaires de la Société du Croissant-Rouge palestinien.
Vivre avec la faim et la famine
À Gaza, où l’ONU a officiellement déclaré la famine fin août, les conditions de vie sont accablantes. Des travailleurs humanitaires racontent que certains disent aux enfants d’aller se coucher tôt pour ne pas ressentir la faim, ou qu’ils doivent garder un seul morceau de pain jusqu’à la fin de la journée pour le donner à leurs enfants.
Médecins et infirmiers travaillent sans relâche, souvent sans repos ni ressources, tout en endurant des pertes personnelles inimaginables, pour secourir ceux qui sont victimes des attaques israéliennes.
Carla Drysdale, porte-parole de l’OMS, a souligné que les attaques ont non seulement paralysé les hôpitaux et les ambulances, mais ont également blessé ou tué des milliers de professionnels de santé. Les deux organisations rappellent que sans protection et accès, l’action humanitaire à Gaza restera bloquée.
L’impunité risque de devenir mondiale
Au cours des deux dernières années, Israël a tué plus de 67 000 Palestiniens à Gaza, principalement des femmes et des enfants, et en a blessé près de 170 000, selon les autorités palestiniennes et l’ONU. Une commission d’enquête indépendante de l’ONU a conclu récemment qu’Israël commet un génocide dans l’enclave, où le siège et le blocus de tous les produits essentiels ont provoqué une famine ayant tué plus de 450 Palestiniens, dont 150 enfants.