Gaza : Le piège diplomatique tendu par Trump et Netanyahu

09:336/10/2025, الإثنين
Süleyman Seyfi Öğün

Lors de la dernière réunion de l’ONU, Donald Trump a invité à ses côtés le président de la République de Türkiye , Recep Tayyip Erdoğan, ainsi que huit dirigeants musulmans pour discuter de la crise à Gaza. Après une longue réunion, une déclaration a annoncé la conclusion d’un accord "historique" de 21 points pour un cessez-le-feu. Peu après, le Premier ministre israélien Netanyahu, surnommé le "boucher de Gaza" , a rencontré Trump à Washington. À l’issue de cette rencontre, un plan de cessez-le-feu

Lors de la dernière réunion de l’ONU, Donald Trump a invité à ses côtés le président de la République de
Türkiye
, Recep Tayyip Erdoğan, ainsi que huit dirigeants musulmans pour discuter de la crise à Gaza. Après une longue réunion, une déclaration a annoncé la conclusion d’un accord
"historique"
de 21 points pour un cessez-le-feu. Peu après, le Premier ministre israélien Netanyahu, surnommé le
"boucher de Gaza"
, a rencontré Trump à Washington. À l’issue de cette rencontre, un plan de cessez-le-feu en 20 points a été présenté, exigeant que le
Hamas
l’accepte immédiatement.

La situation présentait d’innombrables bizarreries. D’abord, une faille technique évidente : un cessez-le-feu, s’il doit avoir lieu, résulte normalement de négociations entre les parties en conflit. Ici, rien de tel. Les dirigeants américain et israélien s’étaient mis d’accord entre eux pour imposer ce projet au
Hamas
— absent des discussions — et à ses soutiens. Ce plan, sous couvert de paix, visait en réalité, directement ou indirectement, à anéantir les habitants de Gaza et à écraser la bande. Netanyahu a menacé le
Hamas
: soit il acceptait docilement le plan, soit il en subirait les
"lourdes conséquences"
. Aucune alternative n’était offerte.

Par ailleurs, peu ont remarqué que ce plan s’écartait sur plusieurs points de celui précédemment approuvé par les États musulmans. Les protestations du Pakistan sont passées inaperçues. Pourtant, Trump, comme à son habitude, a menti en affirmant que ce plan avait été approuvé par les États musulmans.

De ces deux dirigeants — l’un, un tueur en série ; l’autre, dépourvu de toute valeur humaine ou morale, adepte des excès les plus malsains du capitalisme — on ne pouvait attendre autre chose. Ils ont littéralement jeté une
"bombe"
dans les bras du
Hamas
avant de se retirer. Trump est allé plus loin : si le
Hamas
ne répondait pas favorablement dans le délai imparti, il lâcherait la bride à Israël. Il était clair que ce plan, élaboré dans la précipitation par le kahanisme et l’évangélisme, reflétait une situation de crise. L’antisionisme et l’anticahanisme montaient en puissance dans l’opinion mondiale, au point que les touristes israéliens peinaient à trouver des restaurants prêts à les accueillir. Les portes se fermaient, les protestations civiles s’amplifiaient. Par ailleurs, la flotte
SUMUD
était en route pour briser le blocus. La hâte des dirigeants israéliens et américains s’expliquait par cette pression croissante.

Pour le
Hamas
, la situation était tragique : accepter le plan revenait à un suicide politique, le rejeter signifierait la poursuite impunie du génocide. Les analyses convergeaient : le
Hamas
ne pouvait décemment accepter un accord aussi humiliant, car cela signifierait non seulement sa fin, mais aussi l’abandon de la résistance palestinienne et la livraison sans défense de la population de Gaza. Un refus, en revanche, aurait permis à Israël de poursuivre son offensive et d’alimenter la propagande selon laquelle le
Hamas
était une organisation terroriste intransigeante.

La contre-attaque diplomatique : Türkiye, le Qatar et l’Égypte en première ligne


Contrairement aux attentes, la réponse ne fut ni un rejet pur et simple, ni une acceptation servile. Lors d’une réunion à Doha, sous l’égide de
Türkiye
, du Qatar et de l’Égypte, une stratégie subtile a été mise en place. Les observateurs superficiels y ont vu une tentative de convaincre le
Hamas
d’accepter le plan. Rien n’était plus faux.
Türkiye
et l’Égypte, pour des raisons distinctes, refusaient un accord qui aurait enterré définitivement la cause palestinienne. Le Qatar, probablement, partageait cette position.

La diplomatie est entrée en jeu, avec
Türkiye
en tête. Comment désamorcer cette
"bombe"
? Un rejet ou une acceptation sans nuance aurait servi les intérêts du camp évangéliste-kahaniste/sioniste. Il fallait donc trouver une troisième voie. Le texte de réponse a commencé par remercier Trump — adepte des compliments faciles — pour ses
"efforts en faveur de la paix"
. L’objectif était de transformer cette imposition unilatérale en négociation. Certaines clauses, jugées les moins dommageables, ont été acceptées, mais assorties de réserves et de conditions précises. Ainsi, la
"bombe"
a été refroidie et renvoyée à ses expéditeurs.

Trump, ravi de cette issue, a salué la démarche et appelé Israël à cesser ses opérations pour s’asseoir à la table des négociations. Au final, le grand perdant fut Israël, sûr de son fait et à deux doigts de porter le coup de grâce. Les extrémistes israéliens ont hurlé à la trahison de Netanyahu, mais il était trop tard. Le
Hamas
n’a pas été écrasé. Pire pour Israël : ses rêves d’annexion de Gaza se sont envolés. Après la libération des otages, plus aucun prétexte ne justifiera le génocide à Gaza. Désormais, Israël devra négocier, bon gré mal gré.

Comme on dit en arabe :
Men dakka dukka
Frappe à la porte, on frappera à la tienne.

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