Deux ans de génocide à Gaza: les boycotts mondiaux frappent les marques liées à Israël

La rédaction avec
10:456/10/2025, lundi
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Un manifestant portant un t-shirt avec l'inscription « Fin de l'occupation - Palestine libre » brandit une pancarte sur laquelle on peut lire « Boycottons Israël » lors d'une manifestation en marge d'une réunion informelle des chefs d'État et de gouvernement de l'UE à Copenhague, le 1er octobre 2025.
Crédit Photo : Emil Helms / Ritzau Scanpix / AFP
Un manifestant portant un t-shirt avec l'inscription « Fin de l'occupation - Palestine libre » brandit une pancarte sur laquelle on peut lire « Boycottons Israël » lors d'une manifestation en marge d'une réunion informelle des chefs d'État et de gouvernement de l'UE à Copenhague, le 1er octobre 2025.

Une vague mondiale de boycotts s’est étendue du Moyen-Orient et de la Türkiye jusqu’à l’Europe et à l’Asie, visant plusieurs multinationales accusées de soutenir Israël dans sa guerre contre Gaza.

Des chaînes de café aux géants des biens de consommation, de grandes entreprises autrefois jugées intouchables subissent aujourd’hui une baisse de leurs ventes et des atteintes à leur image. Pour les partisans du mouvement, ce boycott représente une forme de résistance populaire et une protestation morale contre des sociétés perçues comme complices des actions israéliennes envers les Palestiniens.


Une commission d’enquête indépendante de l’ONU a conclu le mois dernier qu’Israël commettait un génocide à Gaza, ayant causé la mort de plus de 67 000 Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants, et blessé près de 170 000 autres en deux ans. Le blocus imposé par Israël sur les produits essentiels a également entraîné une famine ayant fait plus de 450 morts, dont 150 enfants.


Entreprises les plus touchées


Chaînes de restauration

Les géants américains de la restauration rapide, McDonald’s, Burger King, Starbucks, KFC et Pizza Hut, figurent parmi les principales cibles du boycott. Les militants dénoncent leurs prises de position publiques, leurs dons de franchises ou leur présumé soutien à Israël.


• Les ventes mondiales de McDonald’s ont reculé de 0,1 % en 2024 et de 1 % au premier trimestre 2025, une première depuis quatre ans. L’entreprise reconnaît que la guerre à Gaza a eu un “impact significatif” sur ses résultats à l’étranger.


• Domino’s Pizza Enterprises (Australie) a enregistré sa première perte annuelle depuis des décennies, à 3,7 millions AUD (2,4 millions USD), en raison de fermetures de restaurants en Asie liées aux boycotts.


• Starbucks, régulièrement accusé de soutenir Israël, a connu trois trimestres consécutifs de baisse des ventes. Au T3 2025, son chiffre d’affaires a reculé de 2 %, entraînant la fermeture de dizaines de points de vente et la suppression de centaines d’emplois. En Malaisie, les ventes ont chuté de 36 % sur un an.


• Le groupe Americana, exploitant de KFC, Pizza Hut et Krispy Kreme au Moyen-Orient, a vu son bénéfice net plonger de 38,8 % en 2024, à 158,7 millions USD, et son chiffre d’affaires diminuer de 9 %, conséquence directe du contexte géopolitique régional.


Multinationales et géants des boissons, les marques de sodas sont également ciblées.

• Coca-Cola a enregistré une baisse de 1 % de ses ventes mondiales au T2 2025, avec des reculs de 5 % en Türkiye et de 3 % en Asie-Pacifique.


• PepsiCo a vu son chiffre d’affaires reculer de 0,3 % au premier semestre 2025.


• Unilever, critiqué pour la gestion de Ben & Jerry’s en Israël, a affiché une baisse de 3,2 % de son chiffre d’affaires au T2 2025.


• Nestlé, actionnaire majoritaire du producteur israélien Osem, a signalé une diminution de 1,8 % de ses ventes et une chute de 10,3 % de son bénéfice net au S1 2025.


Commerce de détail et habillement, les marques de sport et de mode sont également visées.

• Puma a vu ses ventes reculer de 2 % au T2 2025, notamment à cause de la campagne Boycott Puma liée à son partenariat avec la Fédération israélienne de football, partenariat désormais en voie de résiliation.


• Nike a subi une chute de 12 % de ses ventes (11,1 milliards USD) et une baisse de 86 % de son bénéfice net (211 millions USD). Les revenus en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique ont diminué de 10 %, tandis que Nike Direct a reculé de 20 %.


• Inditex, maison mère de Zara, a vu ses ventes baisser de 2 % en Asie et dans le reste du monde après l’ouverture d’un nouveau magasin près de Tel-Aviv, provoquant des appels au boycott.


Fonds d’investissement et désengagement financier, les boycotts ne viennent plus seulement des consommateurs.

• En août 2025, le fonds souverain norvégien géré par Norges Bank Investment Management (2 000 milliards USD) a exclu cinq banques israéliennes et Caterpillar de son portefeuille, évoquant un “risque inacceptable de violations des droits humains”.


• Le fonds s’était déjà désengagé de 17 entreprises israéliennes pour un total de 143,3 millions USD.


• Quelques jours plus tard, le fonds de pension néerlandais ABP, le plus grand d’Europe, a revendu ses 387 millions d’euros d’actions Caterpillar, invoquant des raisons éthiques liées à la participation de l’entreprise à des opérations militaires israéliennes.


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