
Dans le procès en appel d'Emilie G., jugée pour avoir tué son grand-père en 2020, l'avocat général réclame une peine de 15 ans de réclusion.
Quinze ans de réclusion ont été requis en appel mercredi dans l'est de la France contre une femme qui a tué son grand-père grabataire de 95 ans en mettant le feu à son lit, la même peine que celle réclamée en première instance.
"Quand on aime, on ne brûle pas"
, a déclaré l'avocat général Eric Mazaud dans ses réquisitions devant la cour d'assises de l'Ain, où la femme âgée de 33 ans a redit avoir voulu abréger les souffrances du nonagénaire.
"Il n'est pas mort en douceur, ce n'est pas un geste d'amour"
, a insisté le représentant du ministère public. En première instance, l'accusée avait été condamnée à cinq ans de prison avec sursis.
En août 2020, le vieil homme âgé de 95 ans a été retrouvé mort asphyxié et à moitié carbonisé dans son lit médicalisé chez une de ses filles, où il était hébergé, à Saint-Laurent-de-Mure (Rhône), près de Lyon.
"Il n'a pas eu la mort digne de sa vie"
car
"le feu c'est atroce, c'est inhumain"
, a déclaré mardi à la barre l'accusée, Emilie G., disant regretter son geste, sans toutefois pouvoir l'expliquer à la cour d'assises de l'Ain à Bourg-en-Bresse, où elle est jugée en appel depuis lundi.
Selon un psychiatre entendu à la barre, la jeune femme était dans un
"état de dissociation"
, un état second en réaction à un traumatisme, qui a
"altéré son discernement"
au moment des faits.
Quelques heures avant le drame, son conjoint lui avait annoncé qu'il la quittait en lui révélant un adultère,
"déclenchant"
le passage à l'acte de l'accusée, selon une psychologue.
Très proche de son grand-père, elle avait été condamnée en première instance à cinq ans de prison avec sursis, les jurés ayant reconnu les
"difficultés"
de cette femme face à un
"proche en fin de vie"
dont elle voulait abréger les souffrances.
Interpellée deux mois après les faits, Émilie G. avait d'abord nié sa responsabilité avant de reconnaître avoir déversé
"sans regarder"
du carburant sur le lit, puis jeté une feuille de papier enflammée déclenchant le feu.
Aux questions de l'avocat général Éric Mazaud, qui a pointé ses multiples mensonges et incohérences au cours de l'enquête, elle a expliqué ne pas avoir de "réponse".
Alité depuis des années, à moitié aveugle et équipé d'une sonde urinaire, le grand-père
"demandait que le bon Dieu vienne le chercher"
et réclamait
"la pilule pour dormir",
ont assuré d'une même voix l'accusée et sa famille, qui fait bloc derrière elle.
Le verdict est attendu mercredi. L'accusée encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
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