
La restitution par la France à Madagascar de trois crânes, dont celui du roi malgache Toera décapité par des soldats français il y a 128 ans, a relancé le débat sur l’histoire coloniale française dans l’île.
Un correspondant d’Anadolu a rassemblé des informations sur la présence française à Madagascar.
Sous la direction du général Joseph Simon Gallieni, l’opération a conduit en 1897 à l’effondrement de la monarchie et des structures politiques locales, marquant la mise en place officielle de l’administration coloniale.
Les efforts du roi Sakalava Toera pour maintenir l’indépendance et résister à la domination étrangère ont conduit au massacre d’Ambiky, qui fit des milliers de morts, incluant le roi Toera et d’autres dirigeants Sakalava.
Le peuple malgache a opposé une résistance à la répression coloniale. À Antananarivo, des intellectuels ont fondé en 1913 des organisations secrètes pour défendre l’identité nationale.
Lutte pour l’indépendance
Après la Seconde Guerre mondiale, les revendications d’indépendance se sont largement répandues à Madagascar.
Le 29 mars 1947, les nationalistes malgaches ont déclenché un soulèvement majeur, qui s’est rapidement étendu à un tiers de l’île. Cependant, les forces françaises ont réprimé l’insurrection avec une opération violente, faisant des dizaines de milliers de morts parmi la population malgache.
La longue lutte des Malgaches a abouti en 1960, lorsque Madagascar a proclamé son indépendance, mettant fin à la domination coloniale française.
Aujourd’hui, le peuple malgache continue de préserver la mémoire de la période coloniale, commémorant le soulèvement de 1947.
Restitution de trois crânes de l’époque coloniale par la France à Madagascar
Le 26 août, la France a remis les trois crânes. Arrivés à Madagascar en avion le 1er septembre, ils ont été accueillis lors d’une cérémonie le 2 septembre 2025 au Mausolée des Héros Nationaux à Antananarivo, en présence du président Andry Rajoelina, dans une ambiance émotive ponctuée de costumes et rituels traditionnels.
Ces trois crânes appartenaient à des victimes des massacres perpétrés par l’armée française durant la période coloniale et étaient conservés au Muséum national d’histoire naturelle à Paris.
Madagascar avait demandé le 27 mai 2022 la restitution des trois crânes, dont l’un serait celui du roi Sakalava Toera, exécuté en 1897.