
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a critiqué mercredi l’Administration chypriote grecque, l’accusant de bloquer des décisions importantes au sein de l’UE et de prendre en otage l’avenir de plus de 400 millions de personnes en Europe et en Türkiye.
Intervenant à Bruxelles après une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN, Fidan a souligné que cette situation stratégique était inacceptable et nuisible à l’unité européenne.
Il a précisé que ses homologues étaient conscients de ce problème et l’exprimaient de manière appropriée, ajoutant que de nombreux dossiers nécessitant l’unanimité au sein de l’UE étaient abusivement bloqués.
En marge de l’OTAN, le ministre a discuté avec ses homologues européens de la paix en Ukraine, de la situation en Russie, de Gaza et de la Syrie. Il a rappelé que la Türkiye joue un rôle clé dans les pourparlers de paix et que ses avis sont régulièrement sollicités.
Lors de réunions avec la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, et la commissaire à l’Élargissement, Marta Kos, Fidan a abordé la connectivité entre l’UE et la Türkiye, notamment dans le Caucase et en Asie centrale, ainsi que des sujets fondamentaux comme l’Union douanière, la libéralisation des visas et la Banque européenne d’investissement.
Le ministre a également évoqué la coopération avec l’Afrique du Nord et subsaharienne, soulignant que les efforts turcs de longue date dans ces régions constituaient une base solide pour des partenariats gagnant-gagnant avec l’UE et d’autres acteurs internationaux.
Concernant le processus de paix Russie-Ukraine, Fidan a exprimé son optimisme pour un résultat positif, rappelant que malgré les divergences initiales, un équilibre restait possible.
Il a salué le rôle de médiation de l’émissaire américain Steve Witkoff et insisté sur l’importance de maintenir le dialogue pour sécuriser non seulement l’arrêt des combats, mais aussi les conséquences à long terme pour la sécurité européenne.
Enfin, sur la sécurité maritime en mer Noire, Fidan a rappelé les récentes attaques contre des navires marchands et la nécessité de protéger la navigation, les infrastructures énergétiques et les câbles de communication.
Il a indiqué que la Türkiye, la Bulgarie et la Roumanie avaient mis en place un groupe de travail pour limiter les risques liés aux mines et autres menaces. Le ministre a insisté sur l’importance d’une coordination continue pour garantir la sécurité et exploiter les opportunités économiques de la région malgré les conditions de guerre.









