Le Qatar a vivement dénoncé mercredi les “déclarations irresponsables” du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui avait critiqué l’accueil par Doha du bureau politique du Hamas. Doha a qualifié ces propos de “tentative honteuse” visant à justifier la récente frappe israélienne sur son territoire.
Dans un communiqué, le ministère qatari des Affaires étrangères a rappelé que la présence du bureau du Hamas à Doha s’inscrit dans des efforts de médiation reconnus à l’échelle internationale, initiés à la demande conjointe des États-Unis et d’Israël. Ce bureau, souligne le texte, a joué un rôle clé dans la conclusion de trêves et d’échanges de prisonniers, contribuant à soulager à la fois les civils palestiniens et les otages israéliens.
Le Qatar a rejeté la comparaison faite par Netanyahu entre cette opération et la traque d’Al-Qaïda après le 11 septembre, dénonçant une “tentative misérable” de légitimer une violation de sa souveraineté. Doha a insisté sur le fait qu’aucune médiation internationale n’avait jamais impliqué Al-Qaïda, alors que son propre rôle de facilitateur pour la paix à Gaza est reconnu par la communauté internationale.
Soulignant la solidarité internationale exprimée envers Doha, le Qatar a assuré qu’il poursuivrait son action comme “partenaire impartial et fiable pour la paix et la stabilité régionales”, tout en prenant “toutes les mesures nécessaires” pour défendre sa souveraineté.
Enfin, Doha a réitéré son attachement à la Charte de l’ONU et au droit international, appelant à rejeter la “rhétorique islamophobe et incendiaire” de Netanyahu. La frappe israélienne a fait six morts, dont cinq membres du Hamas et un officier de sécurité qatari, mais la direction du mouvement a survécu. Le Qatar a qualifié l’attaque “d’acte lâche” et de violation flagrante du droit international.
Aux côtés des États-Unis et de l’Égypte, l’émirat joue un rôle central dans les médiations pour un cessez-le-feu à Gaza, où l’offensive israélienne a déjà coûté la vie à plus de 64 600 Palestiniens depuis octobre 2023.
