L'Egypte exige une ‘'autorisation préalable'' pour toute action pro-Gaza de délégation étrangère sur son territoire

La rédaction
12:2712/06/2025, الخميس
MAJ: 12/06/2025, الخميس
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Des Libyens agitent des drapeaux en accueillant des militants qui se dirigent vers Gaza par voie terrestre dans le but de briser le siège du territoire palestinien, sur la place des Martyrs de Tripoli, le 11 juin 2025.
Crédit Photo : Mahmud TURKIA / AFP
Des Libyens agitent des drapeaux en accueillant des militants qui se dirigent vers Gaza par voie terrestre dans le but de briser le siège du territoire palestinien, sur la place des Martyrs de Tripoli, le 11 juin 2025.

Ce mercredi, Le Caire a réitéré que toute activité de délégations étrangères en faveur de la Palestine sur son territoire doit impérativement être soumise à une autorisation préalable, condition présentée comme incontournable par les autorités.

Une exigence qui, dans les faits, équivaut à un contrôle étroit, voire une restriction implicite, des mobilisations internationales en solidarité avec les Palestiniens, notamment dans les zones proches de la frontière avec Gaza.


Dans un communiqué consulté par Anadolu, le ministère égyptien des Affaires étrangères a toutefois affirmé qu’il est
"essentiel de faire pression sur Israël pour obtenir la levée du siège imposé à Gaza et faciliter l’accès humanitaire".

Tout en exprimant son soutien de principe aux droits du peuple palestinien, Le Caire insiste sur la nécessité de respecter scrupuleusement les procédures en place, condition sine qua non pour toute présence ou action de délégations étrangères dans les zones frontalières.


Ce cadre administratif strict, interprété par certains comme un levier de dissuasion, vise officiellement à préserver la stabilité et l’ordre dans une région hautement sensible.

Cette mise au point intervient alors que le Convoi Maghrébin de la Résilience, composé de militants venus de plusieurs pays du Maghreb, poursuit sa route vers Gaza avec pour objectif de briser symboliquement le blocus israélien et porter assistance à la population palestinienne. Le convoi a quitté Tunis lundi et a été accueilli mercredi à Tripoli, en Libye, avant de poursuivre son trajet vers la frontière égyptienne.


En parallèle, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a ordonné à l’armée d’empêcher l’arrivée du convoi à Gaza. Dans un communiqué, il a qualifié les membres du convoi de
"manifestants djihadistes"
et exhorté l’Égypte à en bloquer également le passage, affirmant que ces militants représentent
"un danger pour la sécurité des soldats israéliens"
, mais aussi
"une menace pour les régimes arabes modérés"
, y compris l’Égypte.

Les organisateurs du convoi, quant à eux, ont démenti ces accusations. La Coordination tunisienne de l’action commune pour la Palestine a déclaré que le mouvement est pacifique, rassemblant des milliers de citoyens demandant la fin du siège, l’arrêt des violences à Gaza et l’ouverture de corridors humanitaires.


Alors que le convoi approche de la frontière égyptienne, l’incertitude plane quant à sa possibilité de poursuivre sa route vers Gaza, en raison de l’exigence égyptienne d’une autorisation préalable, souvent perçue comme un verrou administratif face aux initiatives spontanées de solidarité internationale.


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