
La Malaisie a arrêté, mardi, cinq officiers militaires de haut rang soupçonnés d’avoir transmis des informations sensibles à un réseau de contrebande en échange de pots-de-vin, ont annoncé des responsables officiels.
Selon l’agence publique Bernama, le tribunal de première instance (Magistrate’s Court) a émis des mandats de détention provisoire contre dix personnes, parmi lesquelles figurent deux journalistes d’un média en ligne, un directeur d’entreprise, une assistante administrative de l’Association médicale de Malaisie ainsi qu’une ressortissante étrangère.
Détentions provisoires échelonnées
La justice a ordonné la détention de quatre hommes pour sept jours, jusqu’au 20 août, de deux hommes et une femme pour deux jours, jusqu’au 18 août, ainsi que de deux autres hommes et d’une Indonésienne pour trois jours, jusqu’au 15 août.
Les officiers du renseignement militaire sont accusés d’avoir fourni des informations stratégiques permettant aux contrebandiers d’échapper aux forces de l’ordre.
Un trafic lucratif de plusieurs millions
Le syndicat de contrebande opérait principalement dans le sud du pays, introduisant des drogues, cigarettes et divers produits en provenance des pays voisins. La valeur estimée de ces marchandises s’élèverait à 5 millions de ringgits malaisiens par mois, soit environ 1,1 million de dollars.
Les officiers mis en cause auraient perçu entre 30 000 et 50 000 ringgits (7 100 à 11 800 dollars) pour chaque opération de contrebande.
Anwar Ibrahim promet une tolérance zéro
Le Premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim, a réagi fermement devant le parlement (Dewan Rakyat):
Il n’y aura aucun compromis, en particulier dans les cas impliquant des fuites de renseignements.
Cette affaire met en lumière les risques de corruption et de collusion entre agents de l’État et réseaux criminels, alors que la Malaisie intensifie sa lutte contre la contrebande transfrontalière.