Macron exclut toute nouvelle dissolution : "Le Parlement reflète les fractures du pays"

15:1619/08/2025, mardi
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Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias à l'ambassade de France à Washington, DC, le 18 août 2025, à l'issue d'une réunion avec le président américain Donald Trump, le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy et des dirigeants européens dans le cadre des négociations visant à mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine.
Crédit Photo : Yves Herman / POOL / AFP
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias à l'ambassade de France à Washington, DC, le 18 août 2025, à l'issue d'une réunion avec le président américain Donald Trump, le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy et des dirigeants européens dans le cadre des négociations visant à mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine.

Le Président français Emmanuel Macron écarte l’hypothèse d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale française.

Par voie d’un entretien accordé à Paris Match à Washington, le chef d'État français se dit déterminé à aller au bout de son mandat avec l’actuelle majorité relative. Il affirme :
"La dissolution, je l’ai faite, je m’en suis expliqué"
, rappelant que cela n’avait jamais été tenté après une aussi longue période de pouvoir sans alternance. Huit ans de mandat continu, sans perte de majorité, souligne-t-il, ce qui n’était plus arrivé depuis le général de Gaulle.

Le chef de l’État reconnaît néanmoins la difficulté de la situation parlementaire née des élections législatives de l'été 2024. Il parle d’un Parlement qui reflète
"les fractures du pays"
et appelle les responsables politiques à
"savoir travailler ensemble"
, citant en exemple le fonctionnement de la coalition allemande autour du chancelier Friedrich Merz.

Interrogé sur la nature de cette configuration, Macron rejette l’idée d’une cohabitation, fût-elle partielle.
"Pourquoi cohabitation ? Non. François Bayrou, c’est mon ami"
, affirme-t-il, en décrivant l’actuel gouvernement comme une coalition élargie, mais cohérente. Il vante la solidité du plan économique présenté par son premier ministre François Bayrou, qualifié de
"lucide et courageux"
.

À vingt mois de la fin du quinquennat, Macron assume une ligne de continuité, malgré les fragilités internes de son camp. À ceux qui évoquent des divisions au sein même de Renaissance, il répond ironiquement :
"Ça, c’est ce que j’appelle 'la vie des bêtes'".

Il prévient aussi contre toute tentative de déstabilisation politique à court terme, notamment sur le budget.
"Les responsables politiques doivent vraiment faire attention à ce qu’ils feront. Dans le contexte international, le pays a vraiment besoin de stabilité".

Dans une Assemblée nationale éclatée, sans majorité claire — où le Rassemblement national compte 123 députés, suivi de la majorité présidentielle à 91 — Emmanuel Macron exclut formellement une dissolution. Il mise sur la stabilité et la capacité de François Bayrou à faire passer un budget 2026 très controversé (près de 44 milliards d’euros d’économies, suppression de deux jours fériés, non-remplacement d’un poste public sur trois), malgré l’opposition virulente de la gauche et de l’extrême droite et une menace de motion de censure prévue à l’automne.


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