
La procureure générale israélienne Gali Baharav-Miara a dénoncé la nomination de David Zini à la tête du Shin Bet par Benjamin Netanyahu, estimant qu'elle viole une directive juridique et une décision de la Cour suprême. Cette nomination survient alors que Netanyahu est éclaboussé par le scandale Qatargate, qui l’accuse d’avoir reçu des fonds du Qatar pour sa campagne électorale. Des manifestations ont éclaté à Tel Aviv, et des recours judiciaires sont attendus. Dans un contexte de guerre meurtrière contre Gaza, Israël fait aussi face à des accusations de crimes de guerre devant la CPI et à une procédure en génocide à la CIJ.
Nomination contestée de David Zini
La nomination intervient alors que la Cour suprême avait jugé illégale la révocation de l’actuel chef du Shin Bet, Ronen Bar, et que Baharav-Miara avait elle-même ordonné qu'aucune nomination ne soit effectuée avant la fin d’un examen juridique approfondi.
Un scandale politique et des tensions dans les rues
Ce scandale implique des allégations selon lesquelles des millions de dollars en provenance du Qatar auraient financé la campagne électorale de Netanyahu. En réaction, le Premier ministre a déposé des plaintes contre ses accusateurs.
Une enquête est en cours. Le porte-parole de Netanyahu, Eli Feldstein, et ses conseillers Jonathan Urich et Yisrael Einhorn font l’objet d’accusations. Le Shin Bet est également impliqué dans l’enquête.
Le 20 mars, le gouvernement israélien avait décidé de limoger Ronen Bar, une décision censée prendre effet le 10 avril. Toutefois, la Cour suprême avait suspendu temporairement le processus en raison des recours de l’opposition. Bar a finalement annoncé qu’il quitterait ses fonctions le 15 juin.
Un contexte de guerre à Gaza et de pressions judiciaires internationales
Depuis octobre 2023, l’armée israélienne mène une offensive meurtrière contre Gaza, faisant plus de 53 700 morts, majoritairement des femmes et des enfants.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Par ailleurs, Israël est visé par une procédure en génocide devant la Cour internationale de justice (CIJ), pour sa guerre dans l’enclave palestinienne.