France : une professeure suspendue après une minute de silence en hommage aux victimes de Gaza

14:5623/05/2025, Cuma
AA
La France Insoumise de l'Yonne réclame "la réintégration immédiate de l'enseignante et l'abandon des poursuites à son égard", une position reprise par les syndicats.
Crédit Photo : Grok / X
La France Insoumise de l'Yonne réclame "la réintégration immédiate de l'enseignante et l'abandon des poursuites à son égard", une position reprise par les syndicats.

Une professeure de physique-chimie du lycée Janot-Curie à Sens (Yonne) a été suspendue à titre conservatoire par le rectorat de Dijon, après avoir observé une minute de silence avec ses élèves "en mémoire des habitants de la bande de Gaza".

Selon l'information rapportée par France Bleu, le rectorat a justifié cette décision, intervenue le 31 mars, par un
"manquement à l'obligation de neutralité".
La professeure avait mené cette action le 26 mars avec une classe de seconde. Selon les services académiques, elle aurait pris cette initiative sans respecter le cadre de neutralité exigé dans l'enseignement public. Une procédure disciplinaire est en cours, sans qu'une date de retour ou d'éventuelles sanctions aient été annoncées.

Les syndicats Sud Éducation, CGT et FNEC FP FO, ainsi que le parti La France Insoumise, dénoncent cette suspension qu'ils qualifient de
"brutale"
et
"insensée"
. Dans deux communiqués distincts, ils affirment que cette minute de silence répondait à une demande d'élèves
"bouleversés"
par la situation à Gaza.

Pour eux, cet hommage ne constitue en rien une atteinte au devoir de neutralité :
"Des élèves du lycée de Sens, bouleversés par cette information, ont légitimement demandé à une enseignante d'observer une minute de silence",
indiquent-ils.

De son côté, le rectorat soutient que l'initiative est venue de l'enseignante elle-même. Les deux parties confirment néanmoins que la participation à cette minute de silence n'était pas obligatoire et que les élèves pouvaient quitter la salle s'ils le souhaitaient.


La France Insoumise de l'Yonne réclame
"la réintégration immédiate de l'enseignante et l'abandon des poursuites à son égard"
, une position reprise par les syndicats. Le SNES-FSU de l'Yonne, qui ne signe pas les communiqués, déclare qu'il s'opposera à toute sanction.

Situation humanitaire à Gaza


Pour rappel, Israël aurait récemment autorisé une reprise très partielle et largement insuffisante de l'accès à l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, après plus de deux mois de blocus total. Le 20 mai 2025, les Nations unies ont annoncé avoir reçu l'autorisation d'Israël pour faire entrer 93 camions d'aide humanitaire dans l'enclave palestinienne, via le point de passage de Kerem Shalom, une aide qui reste largement insuffisante.


Pendant ce temps, le chef de l'OCHA, Tom Fletcher, a déclaré mardi à l'émission Radio 4 Today de la BBC que 14 000 bébés à Gaza pourraient mourir dans les prochaines 48 heures si les camions d'aide n'atteignaient pas les communautés de l'enclave.

Israël bloque depuis le 2 mars, l'entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du Monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un
"effondrement total"
de l'aide humanitaire et dénoncent
"l'un des pires échecs humanitaires de notre génération"
. Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a réaffirmé qu'
"aucune aide humanitaire n'entrera à Gaza".

Depuis la reprise des hostilités le 18 mars 2025, les attaques israéliennes ont causé la mort de plus de 3000 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 53 000 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023 suite à une attaque du Hamas. La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré l'annonce de cessez-le-feu, les violations persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.

Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.​​​​​​​


A lire également:






#​​​​​​​France
#agression israélienne sur Gaza
#blocage de l'aide humanitaire vers Gaza
#France-Israël
#Israël