La Chine met en service son troisième porte-avions, symbole de la modernisation de sa marine

09:367/11/2025, Cuma
AFP
Pékin a mis en service le Fujian, son troisième porte-avions et le premier doté d’un système de catapultes électromagnétiques, marquant une étape clé dans la modernisation de sa marine face aux États-Unis.
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Pékin a mis en service le Fujian, son troisième porte-avions et le premier doté d’un système de catapultes électromagnétiques, marquant une étape clé dans la modernisation de sa marine face aux États-Unis.

La Chine a annoncé vendredi la mise en service de son troisième porte-avions, le Fujian, premier navire chinois équipé d’un système de catapultes électromagnétiques, marquant un jalon crucial dans la modernisation de sa marine face aux États-Unis.

Cette technologie avancée, jusqu’ici exclusivement utilisée par la marine américaine, permet au Fujian de lancer une plus grande variété d’appareils, plus lourdement armés et dotés d’un rayon d’action élargi par rapport à ses deux prédécesseurs.


Engagée dans une rivalité navale croissante avec Washington en mer de Chine méridionale et autour de Taïwan, la Chine reste toutefois en retrait en matière de projection de puissance, notent les analystes.

Le navire a été officiellement mis en service mercredi lors d’une cérémonie sur l’île de Hainan (sud), en présence du président Xi Jinping, selon l’agence d’État Chine Nouvelle.


"Après la cérémonie, Xi Jinping est monté à bord du Fujian (...) et s’est informé du développement des capacités de combat du système de porte-avions ainsi que de la construction et de l’application du système de catapultage électromagnétique"
, a précisé la même source.

Propulsé de manière conventionnelle (et non nucléaire), le Fujian est le plus grand et le plus sophistiqué des porte-avions chinois. Pékin en comptait jusqu’ici deux: le Liaoning, acquis auprès de l’Ukraine en 2000, et le Shandong, premier navire construit en Chine et mis en service en 2019.

Contrairement au Fujian, ces deux navires utilisent un système de rampe de type
"tremplin"
, moins performant, qui limite le poids et le carburant des avions au décollage.
"Aucun autre pays occidental, à part les États-Unis, n’exploite un porte-avions d’une taille et de capacités similaires"
, souligne Alex Luck, spécialiste des armements navals.

Le Fujian utilise une catapulte électromagnétique (EMALS), bien plus performante que les systèmes à vapeur traditionnels. À ce jour, le seul autre porte-avions au monde doté d’une telle technologie est le USS Gerald R. Ford américain.

En septembre, la Chine avait diffusé des vidéos de décollages et d’appontages d’avions depuis le Fujian, dont le J-35, chasseur furtif de cinquième génération. La télévision publique CCTV avait salué une
"percée majeure"
et un
"jalon important"
pour la marine chinoise.

Cependant,
"il faudra encore plusieurs années avant que ce porte-avions atteigne une réelle capacité de combat"
, tempère Alex Luck. Selon lui, la Chine devra posséder "plusieurs navires de ce type" pour réellement modifier l’équilibre naval mondial.

"La marine chinoise reste en retard sur ses adversaires potentiels, notamment les États-Unis, en matière d’expérience opérationnelle, de formation aéronavale et surtout de combat réel, ce qui demeure un handicap majeur"
, observe Collin Koh, chercheur à l’Université de technologie de Nanyang (Singapour).

Ces dernières années, les passages de porte-avions chinois en mer de Chine méridionale et autour de Taïwan ont suscité l’inquiétude de Washington et de plusieurs voisins asiatiques. Mais selon Luck,
"le Fujian servira surtout à la formation et aux essais, plutôt qu’à la projection de puissance à longue distance"
.

Des rumeurs persistantes évoquent la construction d’un quatrième porte-avions, qui pourrait être mis en service au début des années 2030. Pékin affirme pour sa part que sa politique militaire reste
"défensive"
et vise uniquement à préserver sa souveraineté.

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