Palestine: L'ONU appelle à garantir les activités de l'UNRWA

18:1928/01/2024, dimanche
MAJ: 28/01/2024, dimanche
AFP
Une femme palestinienne déplacée est assise sur un banc en attendant à l'extérieur d'une clinique de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 janvier 2024.
Crédit Photo : AFP / AFP
Une femme palestinienne déplacée est assise sur un banc en attendant à l'extérieur d'une clinique de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 janvier 2024.

Le chef des Nations unies a appelé dimanche les pays donateurs à garantir la poursuite des activités menées en faveur des civils à Gaza par l'Agence pour les réfugiés palestiniens, l'UNRWA.

Sur le terrain, dans la bande de Gaza, l'armée israélienne a décrit des
"combats intenses"
à Khan Younès, la grande ville du sud du territoire palestinien désormais épicentre de la guerre, indiquant avoir tué
"des terroristes et saisi d'importantes quantités d'armes".

A New York, Antonio Guterres a appelé les pays donateurs ayant suspendu leur financement à l'UNRWA à
"au moins garantir"
la poursuite de ses opérations dans le territoire assiégé, où l'aide humanitaire entre au compte-gouttes.

"Deux millions de civils à Gaza dépendent de l'aide cruciale (de l'agence onusienne) pour leur survie au quotidien mais le financement actuel de l'UNRWA ne lui permettra pas de répondre à tous les besoins en février"
, a-t-il insisté.

La France a indiqué dimanche qu'elle ne prévoyait pas
"de nouveau versement"
d'aide jusqu'en juillet. Plusieurs pays dont les Etats-Unis et l'Allemagne, les deux principaux contributeurs, ont suspendu leur aide après l'annonce par l'UNRWA vendredi que 12 de ses employés étaient suspectés d'avoir participé à l'attaque du Hamas dans le sud d'Israël. 

"Actes abjects"


Les
"accusations extrêmement graves"
contre les employés de l'UNRWA font l'objet d'une enquête interne, a rappelé M. Guterres. Neuf ont été licenciés, un est
"confirmé mort",
et les identités de deux autres sont
"en train d'être clarifiées"
, a-t-il précisé.

"Les présumés actes abjects de ces employés doivent avoir des conséquences"
mais ne devraient pas pénaliser
"les dizaines de milliers d'hommes et de femmes qui travaillent"
pour l'agence, a-t-il souligné.

L'ambassadeur israélien à l'ONU, Gilad Erdan, l'a accusé d'avoir choisi d'ignorer
"les preuves"
de l'implication de l'UNRWA dans
"l'incitation et le terrorisme".

Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a dénoncé des
"menaces"
contre l'agence. En Cisjordanie occupée, l'Autorité palestiniennes a fustigé une campagne visant à
"liquider la question des réfugiés palestiniens".

Combats autour des hôpitaux


"Si l'aide (de l'UNRWA) est suspendue, il y aura une famine. Ce sont eux qui nous donne de la farine, de la nourriture et à boire"
, s'inquiète Bassam al-Masri, un habitant du nord de la bande de Gaza, réfugié à Rafah, dans l'extrême-sud. 

Plus de 1,3 million de Gazaouis déplacés, selon l'ONU, y sont massés contre la frontière fermée avec l'Egypte pour fuir les combats plus au nord, qui se concentrent autour de Khan Younes. 

Dans cette ville, considérée par Israël comme une place forte du Hamas, les affrontements ont notamment lieu autour des hôpitaux Nasser et al-Amal.


Environ 350 patients et 5.000 personnes déplacées se trouvaient samedi à l'hôpital Nasser,
"à court de carburant, nourriture et fournitures"
, selon Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Selon le Croissant-rouge palestinien, les opérations chirurgicales sont suspendues à l'hôpital al-Amal faute d'oxygène.


Une trêve en discussion


Dans l'espoir d'obtenir une trêve et la libération des otages toujours captifs à Gaza, William Burns, le directeur de la CIA, a rencontré dimanche à Paris de hauts responsables israélien et égyptien, ainsi que le Premier ministre qatari, selon des sources proches des participants à ces réunions.


Le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis avaient déjà été à la manœuvre pour négocier la première trêve intervenue fin novembre, durant laquelle une centaine des quelque 250 personnes enlevées en Israël pendant l'attaque du 7 octobre avaient été libérées, en échange de prisonniers palestiniens. 


Selon les autorités israéliennes, 132 otages sont toujours détenus dans la bande de Gaza, dont 28 présumés morts.


La veille, plusieurs milliers de personnes à travers le pays avaient manifesté pour demander le retour des otages et la démission du gouvernement en vue de nouvelles élections. 


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