Crédit Photo : Lou BENOIST / AFP
TotalEnergies a déclaré que le bénéfice net trimestriel augmentait de 3 % pour atteindre 5,7 milliards de dollars le 26 avril 2024.
TotalEnergies a encore amélioré son bénéfice net au premier trimestre, à 5,7 milliards de dollars, profitant de prix du pétrole toujours "soutenus", même si le groupe commence à pâtir de l'essoufflement des cours du gaz.
La compagnie, qui fête ses 100 ans cette année,
"démontre une nouvelle fois ce trimestre la pertinence de sa stratégie de transition équilibrée ancrée sur deux piliers, les hydrocarbures et l'électricité",
a déclaré le PDG Patrick Pouyanné, cité dans le communiqué.
En attendant les publications de ses concurrentes britanniques BP et Shell début mai, ces résultats s'inscrivent dans un
"environnement marqué par des prix du pétrole et des marges de raffinage soutenus, mais des prix du gaz en retrait"
, a commenté le dirigeant.
En conséquence, le groupe affiche un Ebitda ajusté l'indicateur de rentabilité le plus suivi par les investisseurs en franche baisse de 19% par rapport au 1er trimestre à 11,5 milliards de dollars.
Le groupe a empoché en 2023 un bénéfice record de 21,4 milliards de dollars, le meilleur résultat de son histoire, après les 20,5 milliards de dollars enregistrés dans l'année 2022 grâce à l'envolée des cours du gaz et du pétrole dans le sillage de la guerre en Ukraine, qui avait ravivé les appels à taxer davantage les
et à arrêter l'exploitation d'hydrocarbures nocives pour le climat.
Depuis, les cours se sont nettement assagis, mais ils restent soutenus pour le pétrole en raison des troubles géopolitiques en mer Rouge et de la guerre au Proche-Orient.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a terminé jeudi à 89,01 dollars, et son équivalent américain le baril de West Texas Intermediate (WTI) à 83,57 dollars.
Quant aux cours du gaz sur le marché de référence TTF, ils oscillent au-dessus de 30 EUR/MWh en Europe, près de dix fois moins que le pic atteint en août 2022.
Trois ans après avoir entrepris son virage stratégique de la diversification pour devenir un groupe
TotalEnergies, 4e major pétro-gazière mondiale, réalise encore l'essentiel de ses revenus dans le pétrole et le gaz.
Sur la période de janvier à mars, le groupe a augmenté sa production d'hydrocarbures d'1,5% sur un an, notamment grâce à la montée en puissance de projets pétroliers au Brésil, et de gaz à Oman et en Azerbaïdjan, pays-hôte de la conférence climatique de la COP29 en novembre prochain.
Au 1er trimestre, sa production d'hydrocarbures pour le gaz liquéfié a augmenté de 6% sur un an, portée par des projets au Qatar et au Nigeria. Mais dans le même temps, le groupe a fait face à une érosion de ses ventes de GNL de 9% sur le trimestre, sur fond de baisse de la demande du fait d'un hiver doux et de stocks de gaz élevés.
Le groupe prévoit de consacrer environ un tiers de ses investissements aux énergies bas carbone dans les cinq prochaines années. Il reste toutefois critiqué pour la persistance de ses activités dans le pétrole et de plus en plus dans le gaz, vanté par le secteur des hydrocarbures comme une
pour aider les économies émergentes à sortir du charbon.
Encore ces derniers jours, le groupe, déjà très présent dans le gaz aux États-Unis, a annoncé de nouveaux investissements à Oman et en Malaisie.
TotalEnergies confirme vendredi qu'il consacrera 17 à 18 milliards de dollars à ses investissements en 2024, dont 5 milliards pour la production d'électricité à partir de gaz ou de sources renouvelables.
Le PDG de la société, Patrick Pouyanné, devrait revenir longuement lundi sur sa stratégie lors de son audition devant la commission sénatoriale sur
"les moyens mobilisables par l'État"
pour
"assurer le respect par TotalEnergies des obligations climatiques de la France".
Cette audition parlementaire, la 5e pour le PDG depuis 2022, marque la phase ultime des travaux de cette commission installée à l'initiative du groupe écologiste au Sénat et présidée par le LR Roger Karoutchi, avec l'ancien candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot en rapporteur.
La remise de son rapport attendu pour juin est très incertaine en raison de clivages politiques à la chambre haute.
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