Crédit Photo : ROBERTO SCHMIDT / AFP
Le président américain Donald Trump s'exprime dans la salle Roosevelt de la Maison Blanche à Washington, DC, le 3 mars 2025.
Le président américain Donald Trump a mis fin lundi aux espoirs d'un accord de dernière minute avec le Canada et le Mexique pour éviter des droits de douane, tout en signant un décret visant à augmenter encore les taxes sur les produits chinois.
Des annonces qui ont immédiatement fait fortement baisser les Bourses, aux Etats-Unis et en Asie, et qui ont provoqué une réplique canadienne et chinoise.
En février, M. Trump avait annoncé - puis suspendu - des droits de douane généralisés sur les importations en provenance de ses principaux partenaires commerciaux, le Canada et le Mexique, les accusant de ne pas suffisamment lutter contre l'immigration clandestine et le trafic de stupéfiants.
Ils leur avaient donné un sursis de 30 jours qui arrive à expiration dans la nuit de lundi à mardi.
"Il n'y a plus de marge de manoeuvre pour le Mexique et le Canada. Les droits de douane sont un fait. Ils entreront en vigueur demain (mardi)",
a assuré Donald Trump à des journalistes à la Maison Blanche.
Dans le même temps, Pékin s'était vu imposer 10% de droits de douane supplémentaires. Une surtaxe que l'administration américaine a passé à 20% dans le décret signé lundi par Trump.
Le président américain reproche à ces trois pays de ne pas lutter assez efficacement contre le trafic de fentanyl.
La Chine a affirmé mardi qu'elle prendra des
après cette annonce.
Estimant que
"rien ne justifiait ces mesures"
américaines, le Canada va également mettre en place des droits de douane de 25% sur certains produits américains, pour un montant total de 155 milliards de dollars canadiens.
La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a, elle, déjà assuré que le Mexique avait
"un plan A, un plan B, un plan C et un plan D"
contre ces nouvelles taxes.
Pour Ryan Majerus, ancien responsable américain au Commerce, désormais avocat,
"il ne fait aucun doute que le gouvernement tente de régler les problèmes liés au fentanyl et à l'immigration, et ces taxes lui ont donné du poids face au Canada et au Mexique, comme l'a montré leur réaction".
Donald Trump avait souligné durant sa campagne électorale que droits de douane étaient
. Il avait dit souhaiter les utiliser pour rééquilibrer la balance commerciale américaine, financer en partie sa promesse de baisser les impôts et imposer
aux partenaires des Etats-Unis.
Le président américain a d'ores et déjà annoncé son intention de taxer l'acier et l'aluminium et le lancement d'une enquête en vue d'en faire autant pour les produits issus de la sylviculture.
Lundi, les produits agricoles importés se sont ajoutés à la liste, M. Trump assurant qu'ils seront aussi taxés à compter du 2 avril.
Dans un message posté sur son réseau social Truth Social, le président américain invite
"les grands agriculteurs des Etats-Unis"
à se préparer à
"produire beaucoup plus de produits agricoles pour les vendre à l'intérieur des Etats-Unis".
La perspective des droits de douane commence toutefois à inquiéter les Américains, tant les consommateurs que les entreprises.
Signe de la nervosité des marchés, la Bourse de New York a terminé en forte baisse lundi, les indices s'enfonçant dans la foulée des déclarations du président américains concernant les surtaxes sur le Canada et le Mexique.
Fin février, deux indices de confiance des consommateurs ont plongé, plombés par la crainte d'un rebond de l'inflation. Celle-ci peine à revenir vers les 2% visés par la Réserve fédérale (Fed) et a même progressé légèrement fin 2024.
Une donnée essentielle, alors que le président américain doit principalement sa victoire à sa promesse de faire baisser les prix et d'améliorer le pouvoir d'achat des ménages.
Lundi, la publication de l'indice ISM de la production industrielle s'est accompagnée de commentaires sur la crainte, dans un certain nombre d'industries, de voir les droits de douane devenir une nouvelle réalité.
"Les hausses de prix se sont accélérées en raison des droits de douane, ce qui a entraîné des retards pour passer de nouvelles commandes, des arrêts de livraison de la part des fournisseurs et des répercussions sur les inventaires",
a souligné Timothy Fiore, un responsable de l'ISM.
Des industriels de la chimie, des transports, des machines-outils ou encore de l'agroalimentaire commencent ainsi à mentionner de plus en plus ouvertement l'impact des droits de douane sur leur activité.
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