Tunisie, condamnation de Ghannouchi: "Nous continuerons à défendre la liberté de Ghannouchi" (Avocats)

La rédaction
10:4811/07/2025, vendredi
Yeni Şafak
Le leader du Mouvement Nahda, Rachid al-Ghannouchi.
Crédit Photo : X /
Le leader du Mouvement Nahda, Rachid al-Ghannouchi.

En Tunisie, le procès du leader du Mouvement Nahda, Rachid Ghannouchi, s'est tenu au tribunal de première instance de la capitale. Le tribunal a condamné Ghannouchi à 14 ans de prison pour "conspiration contre la sécurité de l'État".

Dans la même affaire, Mehrez ez-Zuari, ancien chef des services de renseignement tunisiens, Abdelkarim al-Ubeydi, ancien chef de l'unité de sécurité aérienne à l'aéroport international de Carthage, Habib al-Lawz, l'un des dirigeants du mouvement Nahda, et Rayan al-Hamzawi, maire d'Ez-Zahra dans le gouvernorat de Bin Arus, ont été condamnés à 12 ans de prison chacun. Les verdicts ont également été prononcés pour les accusés jugés par contumace.


Ainsi, l'ancien chef de cabinet présidentiel Nadiye Ukkasha, le fils de Rachid Ghannouchi, Muaz al-Ghannouchi, les cadres de Nahda Adel al-Daada et l'ancien ministre des affaires étrangères Rafiq Abdussalam ont été condamnés à 35 ans de prison chacun.


Les avocats de Gannouchi clament son innocence


Dans un communiqué publié par la défense de Gannouchi, il est indiqué :
"Nous tenons à informer l'opinion publique que cette décision a été prise à l'issue d'un procès mené à distance".
Il a été rapporté que Gannouchi avait refusé de participer à cette audience en raison de
"l'absence des conditions minimales d'un procès équitable"
. Rejetant toutes les accusations portées contre Gannouchi, l'équipe a déclaré :
"Nous continuons à croire fermement que notre client n'a commis aucun des actes qui lui sont reprochés et qu'il est innocent"
.

La défense a affirmé que toutes les accusations portées contre son client reposaient sur les allégations mensongères et contradictoires d'un témoin secret qui n'a présenté aucune preuve et qui est même revenu sur la plupart de ses déclarations.

Soulignant qu'il était inacceptable de rendre un verdict en l'absence de Ghannouchi et sans permettre à la défense de présenter ses arguments, la déclaration indiquait :


Nous continuerons à défendre la liberté de Ghannouchi, à prouver son innocence et à défendre son droit à un procès équitable dans le cadre de toutes les garanties juridiques et de la présomption d'innocence.

Pression sur l'opposition en Tunisie


En Tunisie, dans le cadre d'opérations de détention lancées le 11 février 2023 et prétendument destinées à
"réprimer l'opposition",
des dizaines de politiciens, journalistes, militants, juges et hommes d'affaires ont été arrêtés pour
"complot contre la sûreté de l'État"
.

Le leader du parti Nahda, Rached Ghannouchi, a également été arrêté le 17 avril à son domicile et placé en détention provisoire pour
"incitation à la guerre civile"
en raison de propos tenus lors d'une réunion. Cette décision a suscité des réactions nationales et internationales. Le président tunisien Kays Said a déclaré que certains hommes politiques avaient été arrêtés pour
"complot contre la sûreté de l'État"
et
"mesures visant à aggraver la crise économique"
.

Une manipulation politique par le billet de la Justice?


À la suite de cette décision, les critiques selon lesquelles le président Kays Said utiliserait la justice contre ses rivaux politiques ont refait surface. Après avoir dissous le Parlement en 2021 et commencé à diriger la Tunisie par décret, M. Saïd a rapidement dissous le Conseil supérieur de la magistrature et destitué des dizaines de juges.


L'opposition a qualifié ces mesures de "coup d'État", tandis que M. Saïd s'est présenté comme un
"réformateur luttant contre le chaos et la corruption".
Les organisations internationales de défense des droits humains affirment quant à elles que les principes de l'État de droit sont gravement bafoués en Tunisie, qui serait devenue une véritable
"prison à ciel ouvert"
. Cette année, des opposants politiques, des journalistes, des hommes d'affaires et des avocats ont été condamnés à des peines de prison allant de 5 à 66 ans dans des affaires similaires.

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