Crédit Photo : SIMON MAINA / AFP
Des manifestants réagissent au milieu de nuages de gaz lacrymogènes tirés par des policiers kenyans lors d'affrontements lors des manifestations de la journée de Saba Saba à Nairobi, le 7 juillet 2025.
"Nous sommes profondément troublés par la mort d'au moins 10 personnes hier, ainsi que par le pillage et la destruction de biens au Kenya", a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, lors d'un point de presse, mardi, à Genève.
La Journée "Saba Saba" – "Sept, sept" en swahili – commémoration du soulèvement historique du 7 juillet 1990 contre le régime autoritaire de Daniel arap Moi, a pris cette année des allures de révolte contemporaine, rapporte l'ONU dans un communiqué.
Portée par une jeunesse exaspérée, la rue kényane crie sa colère contre l'inflation galopante, les disparitions forcées et l'impunité policière. Mais la réponse des forces de l'ordre a été implacable : munitions réelles, balles en caoutchouc, gaz lacrymogènes, canons à eau, précise la même source.
Le Haut-Commissariat a déploré l'usage de la force létale pour disperser les foules.
"Les responsables doivent être amenés à rendre des comptes », a insisté Shamdasani, rappelant que, selon le droit international, la force mortelle ne peut être utilisée que pour « protéger la vie face à une menace imminente"
.
Selon la police, au moins 11 personnes ont perdu la vie, 52 policiers ont été blessés, et 567 manifestants arrêtés. La Commission nationale des droits de l'homme du Kenya recense pour sa part 10 morts, 29 blessés, 37 arrestations et deux cas d'enlèvement, souligne le communiqué.
Ces violences surviennent à peine deux semaines après la mort de 15 manifestants, le 25 juin, rappelle l'ONU.
Le Haut-Commissaire aux droits humains, Volker Türk,
"renouvelle son appel au calme et à la retenue, ainsi qu'au plein respect des libertés d'expression, d'association et de réunion pacifique"
, a poursuivi Shamdasani soulignant qu'il était
"essentiel de prendre en compte les griefs légitimes à l'origine de ces manifestations"
.
L'ONU appelle, enfin, les autorités kényanes à diligenter des enquêtes
"rapides, approfondies, indépendantes et transparentes"
sur chaque décès, chaque blessure, chaque violation présumée des droits humains.
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