Amnesty dénonce un plan israélien "criminel" visant à regrouper les Gazaouis à Rafah

18:029/07/2025, mercredi
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Un enfant palestinien regarde la fumée s'échapper au loin lors d'un bombardement des colons israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
Crédit Photo : AFP /
Un enfant palestinien regarde la fumée s'échapper au loin lors d'un bombardement des colons israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

L'organisation de défense des droits humains Amnesty International a fermement dénoncé mercredi le projet israélien visant à regrouper la population gazaouie dans une "ville humanitaire" bâtie sur les ruines de Rafah, dans le sud de l’enclave palestinienne.

Dans un communiqué sans équivoque, l’ONG qualifie cette initiative d’
"outrageante"
,
"inhumaine"
et d’expression directe
"d’une volonté de commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité"
.


Un plan de transfert dénoncé comme illégal


Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a déclaré avoir ordonné à l’armée de préparer un plan de déplacement de l’ensemble des Palestiniens de Gaza vers cette zone contrôlée. Selon lui, cette population y serait maintenue avant d’être autorisée à quitter Gaza pour d’autres pays.


"Les projets du ministre de la Défense Israel Katz de concentrer tous les habitants de Gaza dans une prétendue 'ville humanitaire' sur les ruines de Rafah, et de les empêcher de quitter la zone, sont outrageants, inhumains et illégaux"
, a déclaré Amnesty International.

L'organisation basée à Londres affirme que ce projet pourrait constituer un
"crime de guerre de transfert ou de déportation illégale"
. Si cet acte est mené dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique contre une population civile, il constituerait également un crime contre l’humanité, selon le droit international.

Une politique dénoncée comme déshumanisante


"Ils illustrent davantage la perversité et l'immoralité de l'attitude israélienne envers une population qu'elle continue de bombarder, d'affamer, de déplacer et de déshumaniser"
, poursuit Amnesty dans son communiqué.

L'ONG souligne que la rhétorique ouverte sur ces déplacements forcés démontre l’échec des puissances occidentales à imposer des comptes à Israël. Elle appelle les États à ne pas participer à cette opération, sous peine de devenir complices de crimes internationaux.


"Les États doivent s'abstenir d'apporter tout soutien à ces transferts ou déportations illégaux de Palestiniens, sous peine de devenir complices des crimes internationaux commis par Israël"
, conclut l'organisation.

Un bilan humain catastrophique à Gaza


Depuis octobre 2023, près de 57 700 Palestiniens ont été tués par les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza, en grande majorité des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé local. Les bombardements ont provoqué des pénuries alimentaires, la propagation de maladies, et la destruction massive d’infrastructures civiles.

Mandats d’arrêt internationaux en cours


En novembre 2024, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.


Par ailleurs, Israël fait l’objet d’une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour sa guerre menée contre Gaza.


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