France : le Parlement adopte la loi sur l'allongement de la rétention d'étrangers jugés dangereux

12:4410/07/2025, Perşembe
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Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 8 juillet 2025.
Crédit Photo : Guillaume BAPTISTE / AFP
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 8 juillet 2025.

Le Parlement français a définitivement adopté, mercredi, une proposition de loi qui prolonge jusqu'à 210 jours la durée maximale de rétention d'étrangers en attente d'expulsion et jugés dangereux.

Cette mesure, portée par la sénatrice Les Républicains (LR) Jacqueline Eustache-Brinio et défendue par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, avait été adoptée ce mardi par l'Assemblée nationale avant d'obtenir l'aval du Sénat, aujourd'hui.


La gauche et plusieurs associations s'y sont opposées, dénonçant une atteinte aux droits fondamentaux.


La loi prévoit un allongement de la durée maximale de rétention administrative de 90 à 210 jours pour des étrangers condamnés pour certains faits graves ou considérés comme présentant une menace d'une
"particulière gravité"
pour l'ordre public.

Cette initiative avait pris forme après le meurtre de Philippine, une étudiante retrouvée morte à Paris en 2024. Le suspect, un ressortissant marocain sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), venait de sortir d'un centre de rétention après avoir purgé une peine de prison.

Le ministre de l'Intérieur a estimé que
"à quelques jours près, l'administration détenait le laissez-passer consulaire"
qui aurait permis son éloignement, soulignant ainsi les difficultés administratives qui avaient empêché son expulsion.

Le texte répond à une volonté politique de renforcer les moyens de l'État face à des situations jugées urgentes et dangereuses, mais ses détracteurs dénoncent une dérive sécuritaire.


Pour les associations de défense des droits des étrangers, cette mesure risque d'allonger inutilement les privations de liberté sans régler les obstacles diplomatiques qui entravent souvent les expulsions.


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