Allemagne: premier couac gouvernemental autour du prix de l'électricité

12:463/07/2025, jeudi
AFP
Le tribunal régional supérieur avant le jugement dans une affaire de justice climatique opposant un agriculteur péruvien au producteur d'électricité RWE à Hamm, dans l'ouest de l'Allemagne.
Crédit Photo : Ina FASSBENDER / AFP
Le tribunal régional supérieur avant le jugement dans une affaire de justice climatique opposant un agriculteur péruvien au producteur d'électricité RWE à Hamm, dans l'ouest de l'Allemagne.

Moins de trois mois après sa formation, la coalition gouvernementale allemande menée par le chancelier Friedrich Merz (CDU) est confrontée à sa première crise politique, après avoir échoué à s’entendre sur une baisse de la taxe sur l’électricité pour les particuliers.

Au terme de cinq heures de délibérations mercredi soir, les partenaires de la coalition – la CDU, la CSU bavaroise et le SPD – n’ont pu concrétiser l’une des promesses clés de leur programme : alléger la facture d’électricité des ménages, artisans et petites entreprises, toujours lourdement affectés par les hausses tarifaires post-guerre en Ukraine.


Une mesure restreinte à l’industrie


Alors que le programme gouvernemental prévoyait une réduction
"pour tous"
, la mesure ne concernera finalement que l’industrie, l’agriculture et la sylviculture, excluant de fait les particuliers et les artisans. Cette volte-face a suscité une levée de boucliers, y compris au sein de la majorité.

Le chancelier Merz et le ministre des Finances Lars Klingbeil (SPD) ont invoqué des contraintes budgétaires pour justifier cette décision, estimant que le coût de la mesure pour les ménages – 5,4 milliards d’euros supplémentaires en 2026 – ne pouvait être assumé faute de consensus sur les économies à réaliser.

Un faux départ politique ?


La presse allemande n’a pas tardé à réagir. L’hebdomadaire Die Zeit évoque
"la première crise majeure du gouvernement, arrivée de manière étonnamment rapide pour un montant relativement modeste"
. Le quotidien populaire Bild, de son côté, avait exhorté les responsables à
"tenir leurs promesses"
, sans succès.

Cette impasse budgétaire intervient alors que Merz vient de présenter un plan de relance massif financé par la dette pour moderniser les infrastructures du pays. Mais ce plan, concentré sur les investissements stratégiques, ne laisse que peu de marge de manœuvre pour les mesures de pouvoir d’achat immédiates.

Le spectre de l’instabilité politique


Cette première friction au sommet réveille le souvenir des tensions internes qui avaient paralysé la coalition Scholz, entraînant des élections anticipées en février dernier. L’échec à financer une mesure sociale pourtant symbolique risque de fragiliser davantage la cohésion du nouvel exécutif, déjà sous observation.


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