Une souche mutée du virus H3N2 provoque une flambée précoce et sévère au Canada, au Royaume-Uni et au Japon, ravivant les craintes d’une propagation mondiale.
Les autorités sanitaires surveillent de près une nouvelle souche de grippe qui provoque des épidémies inhabituellement précoces et sévères au Canada, au Royaume-Uni et au Japon.
Cette situation suscite des inquiétudes quant à une possible propagation mondiale.
La souche, une version mutée du virus H3N2 détectée pour la première fois cet été, s’est rapidement propagée et est associée à une hausse des hospitalisations.
"Depuis son apparition, elle se propage rapidement et devient prédominante dans plusieurs pays de l’hémisphère Nord"
, a déclaré la Dr Wenqing Zhang, responsable de l’Unité des menaces respiratoires mondiales de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les experts préviennent que cette souche présente plusieurs mutations la différenciant nettement de la composante H3N2 du vaccin antigrippal de cette année.
"Le virus est très différent de la souche H3N2 incluse dans le vaccin actuel"
, a souligné Antonia Ho, spécialiste des maladies infectieuses à l’Université de Glasgow.
Au Royaume-Uni, le nombre de cas est trois fois supérieur à celui observé à la même période l’an dernier, selon James Mackey, directeur du National Health Service (NHS). Le Canada fait également face à une recrudescence précoce, a indiqué la virologue Angela Rasmussen, de l’Université de la Saskatchewan.
Au Japon, les cas de grippe à Tokyo sont presque six fois plus nombreux qu’à la même période l’an passé, contraignant plus de 2 300 écoles et crèches à fermer partiellement, rapporte Nippon TV.
L’ampleur de la diffusion du virus ailleurs dans le monde, notamment aux États-Unis, reste encore incertaine. Si plusieurs cas de grippe A y ont été signalés, les données nationales demeurent incomplètes en raison d’un manque de personnel au sein des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
Même si le vaccin actuel n’est pas parfaitement adapté à cette souche mutée de H3N2, les spécialistes insistent sur l’importance de la vaccination, qui permet de réduire la gravité des symptômes et le risque d’hospitalisation. Des données préliminaires venues du Royaume-Uni suggèrent que le vaccin pourrait encore offrir jusqu’à 40 % de protection contre les formes graves chez les adultes.
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