Ankara expose sa vision sur la Syrie et Gaza lors d'entretiens à Washington

La rédaction avec
11:3311/11/2025, mardi
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Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, observe pendant une conférence de presse avec son homologue finlandais dans le cadre de sa visite à Helsinki, en Finlande, le 5 novembre 2025.
Crédit Photo : Markku Ulander / LEHTIKUVA / AFP
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, observe pendant une conférence de presse avec son homologue finlandais dans le cadre de sa visite à Helsinki, en Finlande, le 5 novembre 2025.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré lundi qu’Ankara avait présenté sa position sur la Syrie lors de ses entretiens à Washington.

"Nous avons pu aborder en détail plusieurs sujets, notamment la gestion des zones sensibles au sud et au nord de la Syrie, ainsi que les discussions autour de la loi César. Nous avons eu l’occasion d’exposer clairement nos analyses et nos positions"
, a-t-il affirmé aux médias turcs, dont Anadolu, depuis la capitale américaine.

Fidan a indiqué avoir rencontré de nombreux responsables américains à la Maison-Blanche, parmi lesquels le secrétaire d’État Marco Rubio, l’envoyé spécial pour le Moyen-Orient Steve Witkoff et l’envoyé spécial pour la Syrie et ambassadeur en Türkiye Tom Barrack.


Il a ajouté que sa visite coïncidait avec celle du président syrien Ahmed al-Charaa, reçu le même jour par Donald Trump.


"Pendant que le président syrien s’entretenait avec M. Trump et son équipe, j’ai également été invité à me joindre à eux pour discuter de la vision de la Türkiye concernant la Syrie, des perspectives de coopération avec les États-Unis et des enjeux de stabilité, d’unité et de sécurité régionales"
, a-t-il précisé.

Selon Fidan, le vice-président américain JD Vance participait aussi à la réunion, aux côtés du ministre syrien des Affaires étrangères Asaad al-Shaibani et des diplomates américains. Le ministre turc a ensuite tenu des entretiens bilatéraux approfondis avec Witkoff et Barrack, abordant notamment la question palestinienne et la guerre russo-ukrainienne.


"Nous avons discuté de ce qui pourrait être fait pour mettre fin à la guerre et du rôle que la Türkiye pourrait y jouer en coopération avec les États-Unis"
, a-t-il expliqué, précisant avoir ensuite rendu compte de ces échanges au président Recep Tayyip Erdoğan.

La Syrie "menacée de fragmentation"


Concernant la Syrie, Fidan a souligné que les discussions avaient porté sur la levée des sanctions du “Caesar Act”, dans le but de relancer l’économie syrienne.


"Certaines exemptions limitées ont été accordées par décret présidentiel, mais il est essentiel que la loi soit entièrement abrogée par le Congrès américain", a-t-il indiqué, ajoutant que les positions d’Ankara et de Damas sur ce sujet sont étroitement alignées.


Le ministre a également évoqué la situation dans la province de Soueïda, ainsi que dans les régions du nord et du nord-est tenues par le PKK/YPG, précisant que la stabilité de ces zones était cruciale pour l’intégrité territoriale de la Syrie.


"Si ces problèmes ne sont pas traités avec prudence, le pays risque une nouvelle fragmentation"
, a-t-il averti.

"Il est essentiel que la Syrie reste unie, que chaque communauté vive en sécurité, sans subir de pressions ethniques ou religieuses."

La position turque sur la résolution du Conseil de sécurité concernant Gaza


S’agissant de Gaza, Fidan a déclaré que le processus de cessez-le-feu et la future résolution du Conseil de sécurité de l’ONU étaient
"d’une importance capitale".

Une réunion de haut niveau s’est récemment tenue à New York à l’initiative des États-Unis, rassemblant les membres élus du Conseil, ainsi que l’Égypte, le Qatar, l’Arabie saoudite, la Türkiye et les Émirats arabes unis, pour discuter d’un texte soutenant le plan de paix en 20 points de Donald Trump, incluant la création d’un Conseil de paix et le déploiement d’une force internationale de stabilisation.


"La priorité de la Türkiye est claire: assurer la mise en œuvre d’un plan de paix équitable, mettre fin au génocide et permettre l’entrée de l’aide humanitaire",
a affirmé Fidan, tout en précisant que plusieurs projets de résolution sont encore en discussion.

Il a rappelé qu’une réunion ministérielle sur Gaza s’était tenue la semaine précédente à Istanbul, réunissant les chefs de la diplomatie d’Indonésie, du Pakistan, d’Arabie saoudite et de Jordanie, ainsi que des représentants des Émirats arabes unis et du Qatar.


"De nombreux acteurs ont des priorités divergentes, et il est difficile de concilier toutes les positions dans un texte commun"
, a-t-il noté.

"Nos évaluations sur le projet de résolution sont en cours. Nous suivons la situation de près, en coordination avec nos partenaires, et avons présenté notre position à différents niveaux lors de mes échanges à la Maison-Blanche"
, a conclu Fidan.

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