Le ministre turc du Transport et des Infrastructures, Abdulkadir Uraloglu, le 24 décembre 2024.
Le ministre turc des Transports et des Infrastructures, Abdulkadir Uraloglu, a indiqué que la Türkiye avait envoyé des experts pour faire le point sur la situation des aéroports de Damas et d'Alep.
Uraloglu a répondu mardi aux questions des journalistes sur la situation en Syrie et les actions qui seront menées par son ministère.
Ce dernier a tout d'abord rappelé que la Syrie avait d'énormes besoins dans de nombreux domaines, notamment en raison des dégâts causés par les tremblements de terre du 6 février 2023, car des familles continuent à vivre sous des tentes.
Uraloglu a assuré que son ministère allait intervenir afin de rétablir le trafic dans les aéroports de Damas et d'Alep dans un premier temps.
"Il y a cinq aéroports en Syrie. Deux aéroports ont été mis en avant et ont été exploités jusqu'à récemment: Damas et Alep. L'aéroport de Damas a enregistré un trafic d'environ 100 000 voyageurs l'année dernière, ce qui représente 5 à 6 heures d'exploitation pour l'aéroport d'Istanbul. Il y a eu environ 50 000 à 60 000 voyageurs à Alep. Nous avons envoyé une équipe dans les aéroports de Damas et d'Alep"
, a-t-il expliqué avant de préciser que, selon les premières constatations, ces aéroports sont dépourvus de système radar.
"Il y a une application de radar aérien que nous avons sur les téléphones portables. Imaginez, ils essayaient de se débrouiller à partir de cette application de téléphone portable"
, a-t-il révélé, avant d'ajouter que des ordinateurs équipés de tubes datant des années 1990 continuent d'être utilisés dans ces aéroports.
Le ministre turc a assuré qu'un plan d'action sera proposé à l'issue des expertises afin que le trafic puisse reprendre dans les plus brefs délais dans ces aéroports.
"Il y a des portions de lignes de chemin de fer qui partaient de la Türkiye jusqu'au Hedjaz. Nous savons qu'elles n'ont pas été exploitées depuis longtemps en tant que parties d'un certain ensemble. Nous les identifierons rapidement et prendrons position pour garantir l'intégrité des chemins de fer jusqu'à Damas dans un premier temps. Dans les années 2009-2010, nous y avons envoyé des trains de passagers, nous avons fait un voyage. Il y a une infrastructure. Nous savons que dans certaines régions, par exemple en Irak, les rails des chemins de fer sont volés et vendus, et nous pourrions rencontrer cela en Syrie"
, a-t-il expliqué.
Insistant sur l'importance des autoroutes M4 et M5 pour la Syrie, Uraloglu a assuré que son ministère prendra également position afin de constater la situation de ces infrastructures et d'intervenir pour les remettre en état rapidement. Il a notamment rappelé que son pays avait, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans le nord de la Syrie, réparé de nombreux ponts détruits.
En termes de système de communication, Uraloglu a affirmé que la Syrie avait 20 à 30 ans de retard sur la Türkiye dans ce domaine, notant que la communication par téléphone mobile n'est pas possible dans de nombreux points.
Il a également attiré l'attention sur le fait que la monnaie syrienne est imprimée par la Russie, faisant un parallèle avec la situation de certains pays africains, et assurant que la Türkiye apportera un appui notamment dans ce domaine.
Rappelant que la Syrie est une porte d'entrée importante vers la Méditerranée, Uraloglu a regretté que les ports syriens n'ont pas été développés et que la Türkiye prendra là aussi des décisions et des efforts pour réaliser certains investissements de modernisation.
"Un accord de juridiction maritime sera signé, probablement, afin de protéger nos intérêts en Méditerranée orientale et dans la patrie bleue. Nos institutions compétentes prendront position le jour venu. En termes de commerce, Damas a une histoire en Syrie. Nous ferons de notre mieux pour la revitaliser"
, a-t-il dit avant de poursuivre :
"En ce qui concerne l'exploration du pétrole et des hydrocarbures, compte tenu du droit international, nous prendrons les mesures en tant que deux pays. Bien sûr, il faut d'abord établir une autorité sur place et payer les salaires des fonctionnaires. Le désarmement des groupes armés est à l'ordre du jour."
En ce qui concerne la route du développement, Uraloglu a déclaré :
"La première phase du port irakien d'al-Faw sera mise en service en 2025 et les activités portuaires commenceront. Ce qui nous préoccupe, ce sont les 1 200 kilomètres de route terrestre. Nous pouvons dire que le projet est plus ou moins terminé. Seules les négociations entre l'administration régionale et le gouvernement central sur l'endroit où la route passera dans le nord de l'Irak sont en cours. Nous suivons l'évolution de la situation."
À propos du corridor de Zanguezour, le ministre Uraloglu a assuré discuter avec ses homologues azerbaïdjanais quant à l'endroit exact où il passera.
"On parle d'un itinéraire où une cargaison peut être transportée de la Chine à Londres en 18 jours"
, a souligné Uraloglu avant de préciser :
"Lorsque nous descendons vers le sud, l'itinéraire dominant est le canal de Suez. Une cargaison peut y être transportée jusqu'à Londres en 35 jours. Comme vous le savez, les navires ne peuvent pas prendre de risques en raison de la guerre israélo-palestinienne en Palestine. Ils peuvent donc se rendre à Londres en 45 jours en passant par le Cap de Bonne-Espérance. Lorsque nous aurons achevé la route de développement, ce processus sera réduit à 25 jours. En ce sens, le corridor médian est vraiment précieux pour nous"
, a-t-il conclu.
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