L'accord de Damas: La fin du terrorisme

10:0514/03/2025, vendredi
MAJ: 14/03/2025, vendredi
Aydın Ünal

Le président syrien Ahmed el-Sharaa et Mazloum Abdi, représentant les FDS, ont rendu public l’accord en 9 points sur lequel ils se sont entendus. Cet accord annonce sans ambiguïté, sur le papier, le démantèlement de la branche syrienne du PKK, le PYD. Contrairement aux affirmations, ni Mazloum Abdi, ni le PYD, ni l'autonomie, ni la fédération n'obtiennent de légitimité. Les allégations selon lesquelles le PYD deviendrait un partenaire de l'administration syrienne grâce à cet accord sont totalement

Le président syrien Ahmed el-Sharaa et Mazloum Abdi, représentant les FDS, ont rendu public l’accord en 9 points sur lequel ils se sont entendus.


Cet accord annonce sans ambiguïté, sur le papier, le démantèlement de la branche syrienne du PKK, le PYD. Contrairement aux affirmations, ni Mazloum Abdi, ni le PYD, ni l'autonomie, ni la fédération n'obtiennent de légitimité. Les allégations selon lesquelles le PYD deviendrait un partenaire de l'administration syrienne grâce à cet accord sont totalement infondées.


Soulignons-le une fois de plus : pour l’instant, cet accord reste
"sur le papier"
. D’ailleurs, bien que le président Erdoğan l’ait accueilli favorablement, il a laissé entendre que la mise en œuvre serait abordée avec prudence. La Türkiye observera son application et ajustera ses actions en conséquence.

En signant cet accord, le PYD a-t-il cherché à gagner du temps pour détourner l’attention de la Türkiye et de la Syrie, assouplir, voire violer l’accord ? C’est une possibilité. Cependant, cette manœuvre ne lui offrira pas un répit durable. La Türkiye est non seulement déterminée à démanteler le PYD, mais elle arrive aussi au bout de sa patience. Alors que la Révolution syrienne est attaquée sournoisement de toutes parts, Ankara veut résoudre rapidement ce problème pour assurer des bases solides au mouvement. Par ailleurs, la fermeture de la parenthèse du PYD est essentielle pour faire avancer le projet d’une "Türkiye sans terrorisme".


Une violation ou un assouplissement de l’accord permettrait-il au PYD de poursuivre son chemin avec une autonomie de facto, même sans reconnaissance officielle ? Non, c’est impossible. Une structure sans statut officiel ne constituerait pas une autonomie, mais plutôt une
"zone libérée"
. Or, ni la Syrie ni la Türkiye ne toléreront durablement l’existence d’une telle zone.

En résumé, que le PYD cherche à gagner du temps ou tente de construire une
"zone libérée"
par des manœuvres dilatoires, il est impossible qu’il obtienne des résultats.

Ce qui est clairement visible est la chose suivant: les forces armées du PYD seront placées sous le contrôle de l'armée syrienne centrale et recevront leurs ordres de là-bas. Le PYD, quant à lui, se transformera en un parti politique et, s’il parvient à subsister, il ne pourra maintenir son existence politique que dans un contexte de compétition avec les autres partis kurdes à venir et ceux qui seront créés à l’échelle de la Syrie. Aucune autre voie, aucune autre option ne semble possible.


TOURNANT HISTORIQUE


En raison des développements très intenses dans notre région et de la position extrêmement prudente de la Türkiye, l’annonce par le PKK de sa propre dissolution et la dissolution du PYD à travers le Pacte de Damas n’ont pas suscité l’écho qu’elles méritaient en Türkiye.


On peut affirmer sans hésitation : nous vivons l’un des tournants les plus cruciaux de l’histoire de la République. Notre République entre désormais dans une nouvelle phase.


Le seul principe original du kémalisme était le nationalisme. Malheureusement, le nationalisme s'est éloigné de l'idéal de la construction d'une nouvelle nation et a progressé dans une direction divisive. Les différentes communautés ethniques, à commencer par les Kurdes, se sont éloignées de l'État au lieu de s'en rapprocher. Les pratiques fascisantes de l'État face aux différences ont préparé le terrain à la formation du marécage du terrorisme. Dans ce marécage, pendant des décennies, les
"mouches du terrorisme"
ont régné, infligeant à la Türkiye de grandes souffrances.

Aujourd'hui, tandis que ce marécage se dessèche, notre République entre dans une nouvelle phase. Les éléments musulmans, principalement les Turcs, les Kurdes et les Arabes, s’accueillent au-delà des frontières, forment des alliances et renforcent leurs liens fraternels.


Imaginez... Les milliards de lires dépensés pour la lutte contre le terrorisme seront désormais alloués à d'autres domaines, tels que l'éducation et la santé. L'énergie de la Türkiye ne sera plus gaspillée dans des débats inutiles. La Türkiye ajoutera encore plus de force à sa puissance.


Ces derniers jours, derrière l’intolérance des nationalistes, des racistes, des fascistes et des extrémistes confessionnalistes qui se font passer pour des socialistes, il y a exactement cela: les portes de l’exploitation se ferment et ils se retrouvent tous sans emploi. Alors que les réfugiés retournent dans leurs foyers en sécurité et avec reconnaissance, l'exploitation des réfugiés disparaît; et avec la fin du terrorisme, ceux qui se nourrissaient de la haine entre Turcs et Kurdes sont exposés. De très belles choses se produisent en Türkiye.


UNE QUESTION


Un journaliste d'une chaîne de télévision tend son micro aux jeunes dans les rues de Damas, et une personne sur deux parle couramment turc, exprimant sa gratitude envers la Türkiye.


Qui est le plus nationaliste ? Ceux qui, sous le masque du turcisme, jouent le rôle d'agents et de provocateurs gratuits pour Israël et l'Iran ? Ou Erdoğan, qui a placé l'amour de la Türkiye dans le cœur de toute la Syrie, faisant parler la moitié du pays en turc et leur faisant exprimer leur gratitude envers la Türkiye ?


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