Istanbul accueillera en 2026 l’Assemblée de l’Union interparlementaire

La rédaction avec
15:1131/07/2025, jeudi
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La super lune au-dessus de l’Ayasofya-i Kebir Camii, à Istanbul, le 2 août 2023.
Crédit Photo : YASIN AKGUL / AFP
La super lune au-dessus de l’Ayasofya-i Kebir Camii, à Istanbul, le 2 août 2023.

Le président du Parlement turc, Numan Kurtulmus, a annoncé que Türkiye accueillera en 2026 la 152e Assemblée de l’Union interparlementaire à Istanbul. Depuis Genève, il a dénoncé le "génocide" à Gaza, accusant Israël d’utiliser la famine comme arme et l’ONU d’inaction. Il a aussi plaidé pour une paix négociée entre l’Ukraine et la Russie, critiqué les sanctions contre Moscou, et appelé à une solution politique en Syrie, faisant d’Istanbul un centre émergent de diplomatie internationale.

La Türkiye, pôle de diplomatie internationale


Le président de la Grande Assemblée nationale de Türkiye, Numan Kurtulmus, a annoncé mercredi à Genève que Türkiye organisera la 152e Assemblée de l’Union interparlementaire (UIP) en 2026 à Istanbul. L'Union interparlementaire ou UIP est l'organisation mondiale des parlements des États souverains. Créée en 1889, elle est la plus ancienne des institutions internationales à caractère intergouvernemental.


"Ce sera un grand honneur pour nous, en tant que Türkiye, d’accueillir les parlementaires du monde entier à Istanbul"
, a déclaré Kurtulmus lors d’une conférence de presse au siège des Nations unies à Genève. L’accord d’accueil a été officiellement signé, a-t-il précisé.

Cette annonce a été faite en marge de la Sixième Conférence mondiale des présidents de parlement, organisée par l’UIP. La 151e assemblée de l’organisation se tiendra à Genève du 19 au 23 octobre, sur le thème du respect des normes humanitaires en temps de crise.


"Où est l’ONU quand 40 000 bébés gazaouis meurent de faim ?"


Lors de la conférence, Kurtulmus a qualifié les actions d’Israël à Gaza de
"plus grand génocide des temps modernes".
Il a accusé Tel-Aviv d’utiliser intentionnellement la famine comme arme de guerre, tout en dénonçant l’inaction de la communauté internationale.

"Nous sommes ici dans les locaux de l’ONU. Alors, où est l’ONU aujourd’hui ?"
, a-t-il lancé
. "Si elle ne peut empêcher que 40 000 bébés meurent de faim, à quoi sert-elle ?"

Il a réclamé une intervention immédiate:
"L’action la plus urgente aujourd’hui est d’arrêter de facto Israël, le plus rapidement possible."

Selon Kurtulmus, même certains États traditionnellement pro-israéliens commencent à changer de position.
"Certains affirment désormais qu’il s’agit d’un génocide et menacent de reconnaître la Palestine si Israël poursuit ses attaques"
, a-t-il déclaré.

Une plateforme parlementaire mondiale en soutien à la Palestine


Répondant à une question d’Anadolu, Kurtulmus a présenté les avancées de l’initiative turque de création d’un
"Groupe des parlements en soutien à la Palestine"
. Il a invité tous les parlements nationaux à rejoindre la plateforme, dont la première réunion s’est tenue à Istanbul.

Selon lui, les discussions ont été
"très fructueuses",
et il espère que cette initiative s’étendra au-delà des pays musulmans ou du Moyen-Orient, pour inclure aussi l’Europe, l’Amérique latine, l’Afrique et l’Asie.

Il a souligné que
"la voix commune qui s’élève dans la rue doit également se refléter dans les institutions législatives".

Agressions régionales sous couvert du "Grand Israël"


Kurtulmus a également affirmé qu’Israël menait des frappes militaires bien au-delà de Gaza, mentionnant le Liban, la Syrie, le Yémen et l’Iran.


"Ils ont bombardé tous ces pays, mais je pense qu’ils sont assez lucides pour ne pas s’en prendre à Türkiye",
a-t-il dit, accusant Israël de vouloir diviser la région selon la doctrine du
"Grand Israël".

Selon lui, même dans les pays historiquement alliés à Israël, l’opinion publique commence à basculer contre cette stratégie.


Guerre en Ukraine: "La paix passe par des négociations directes"


Abordant le conflit russo-ukrainien, Kurtulmus a souligné le rôle actif de Türkiye, seule puissance à maintenir un dialogue constant avec Moscou et Kyiv.


Il a rappelé que les deux parties avaient signé un projet d’accord de paix à Istanbul en mars 2022, sans réussir à le finaliser à cause d’ingérences extérieures.


"La voie vers la paix doit être équitable, pas imposée"
, a-t-il insisté, indiquant que Türkiye a accueilli trois autres réunions à Istanbul depuis juin.

Il espère que la prochaine rencontre réunira les présidents Zelensky et Poutine à Istanbul pour établir une paix durable.


Kurtulmus a également dénoncé les sanctions occidentales contre la Russie:
"Les blocus et embargos ne donnent jamais de résultats. Ils punissent les peuples, pas les régimes."

Syrie: pour une solution politique inclusive


Sur la Syrie, il a appelé à une solution politique qui garantisse les droits de toutes les composantes ethniques et religieuses du pays, tout en préservant son intégrité territoriale.


"Les Syriens doivent se réunir sous un seul drapeau"
, a-t-il déclaré, avertissant contre les influences étrangères et les résidus du régime de Bachar al-Assad.

Istanbul, nouveau centre de la diplomatie de paix


Kurtulmus a mis en avant le rôle croissant d’Istanbul comme centre de médiation, non seulement pour l’Ukraine, mais aussi pour d’autres conflits internationaux.


"C’est grâce à la neutralité constructive que Türkiye a adoptée"
, a-t-il expliqué, ajoutant que les parlements, plus souples que les gouvernements, peuvent jouer un rôle central dans la diplomatie.

"La prise de conscience mondiale, tant dans la rue que dans les institutions législatives, peut contribuer à faire pencher la balance en faveur de la paix et de la justice",
a-t-il conclu.

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