L'inflation de février et la décision sur les taux d'intérêt en mars

10:286/03/2025, jeudi
MAJ: 6/03/2025, jeudi
Levent Yılmaz

Au début de la semaine, l'Institut turc des statistiques (TÜİK) a publié les données sur l'inflation du mois de février. Selon les calculs du TÜİK, l'indice des prix à la consommation (IPC) a atteint 39,05 % en glissement annuel et 2,27 % en glissement mensuel pour février. Ainsi, l'inflation annuelle a diminué de 36,4 points depuis son sommet de 75,45 % enregistré en mai dernier. En examinant les sous-composantes de l'inflation mensuelle, la plus forte hausse a été enregistrée dans le secteur de

Au début de la semaine, l'Institut turc des statistiques (TÜİK) a publié les données sur l'inflation du mois de février. Selon les calculs du TÜİK, l'indice des prix à la consommation (IPC) a atteint 39,05 % en glissement annuel et 2,27 % en glissement mensuel pour février. Ainsi, l'inflation annuelle a diminué de 36,4 points depuis son sommet de 75,45 % enregistré en mai dernier. En examinant les sous-composantes de l'inflation mensuelle, la plus forte hausse a été enregistrée dans le secteur de l'éducation avec 9,92 %, suivi par le secteur du logement avec une augmentation de 4,58 %.


En examinant les détails du groupe logement, la question des
"loyers"
, que j’ai évoquée à plusieurs reprises ces dernières semaines, attire l’attention. En effet, en février, l’augmentation du
"loyer réel"
a atteint 5,24 %, soit plus de 2,3 fois l’inflation mensuelle de l’IPC. Par ailleurs, la suppression des subventions accordées aux grands consommateurs d’électricité s’est également reflétée dans les données de février. Ainsi, l’électricité, au sein du groupe logement, a enregistré une hausse mensuelle de 10,70 %.

L'effet haussier des groupes éducation et logement sur l'inflation mensuelle semble en grande partie compensé par la baisse observée dans le groupe santé. Comme je l'avais mentionné dans mon article du 27 février intitulé "Prévisions d'inflation, participation aux frais de consultation et inflation de février", la réduction significative des frais de consultation médicale avait le potentiel d'entraîner une inflation inférieure aux prévisions pour le mois de février. En effet, le groupe santé représente 4,09 % du panier de l’IPC. Ainsi, tout comme la hausse du ticket modérateur de 7 TL à 40 TL avait contribué à une inflation supérieure aux prévisions en janvier, sa réduction de 40 TL à 20 TL a entraîné une inflation inférieure aux attentes en février.


Que fera donc la Banque centrale lors de la réunion d'aujourd'hui du Comité de politique monétaire (PPK) face à cette évolution de l'inflation ? D'après le dernier Rapport sur l'évolution mensuelle des prix publié par la Banque centrale, la tendance sous-jacente de l'inflation, l'un des indicateurs les plus étroitement suivis par l'institution, montre un ralentissement. De plus, tandis que les prix à la production affichent une baisse par rapport au mois précédent, la tendance à la diminution de l’inflation annuelle des producteurs se poursuit également.


En tenant compte de la situation actuelle de l'inflation et des prévisions pour les mois à venir, l'opinion générale du marché est que le Comité de politique monétaire (PPK) procédera aujourd'hui à une nouvelle baisse des taux d'intérêt, estimée à 250 points de base. Bien entendu, la Banque centrale dispose encore d'une marge de manœuvre importante pour ajuster sa politique monétaire. En particulier, si l'on examine les taux d'intérêt réels calculés en fonction de l'inflation anticipée, et si l'on utilise le taux directeur annualisé dans ces calculs, on peut théoriquement conclure qu'il existe encore une marge significative pour une nouvelle baisse des taux.


Cependant, il est important de souligner que la Banque centrale ne devrait pas opter pour une baisse des taux supérieure à 250 points de base. D'une part, elle cherchera à préserver les gains qu'elle a réalisés ces derniers mois en matière de perception des marchés. D'autre part, dans un contexte marqué par de fortes incertitudes, elle pourrait privilégier une approche plus prudente.


Enfin, il convient de noter que nous maintenons nos attentes de nouvelles baisses de taux lors des prochaines réunions du Comité de politique monétaire (PPK). Toutefois, l’ampleur de ces réductions dépendra de l’évolution des données économiques.


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