Les salariés de l'ensemble du secteur des transports en Allemagne sont appelés à la grève lundi pour peser dans les négociations salariales en cours dans un contexte de forte inflation, ont annoncé les syndicats jeudi.
Ce mouvement unitaire entre les deux syndicats est extrêmement rare dans la première économie de la zone euro, où les négociations tarifaires se font branche par branche.
EVG représente 230.000 salariés des compagnies ferroviaires, tandis que Ver.di défend les employés des services publics.
Cet appel illustre le climat social de plus en plus tendu dans le pays, touché par une forte inflation qui a atteint 8,7% en février. De nombreux débrayages ont lieu depuis plusieurs mois, qui touchent différents secteurs professionnels dans le public, des écoles aux hôpitaux.
Les deux syndicats demandent de fortes augmentations de salaires, respectivement 10,5% pour Ver.di et 12% pour EVG, afin de compenser l'inflation.
Des prétentions qui ont été refusées lors des sessions de négociations ces dernières semaines par les représentants des employeurs, qui comprennent essentiellement l'Etat et les communes.
Ces derniers proposent une augmentation de 5% avec deux versements uniques de 1.000 et 1.500 euros, respectivement en mai 2023 et janvier 2024.
Les syndicats se plaignent également de conditions de travail détériorées, dans un contexte de manque structurel de main d'oeuvre dans le pays. Et M. Werneke de déclarer:
Nous travaillons sur le fil, nous n'avons pas assez de personnels.
Les négociations tarifaires reprennent la semaine prochaine pour l'ensemble de la branche des services.
Les aéroports de Brême, Berlin, Hambourg, Hanovre ont déjà dû annuler 351 vols le 11 mars dernier, en raison d'un arrêt de travail de 24 heures du personnel chargé des contrôles de sécurité.
La grève touche depuis mercredi le port de Hambourg, le premier d'Allemagne, qui a restreint son accès aux navires de plus de 90 mètres.