Portes et serrures défoncées, installations électriques pillées, pas de carburant, pas de nourriture, pas d'eau ni d'électricité : tel est le sort des policiers congolais déployés fin février dans la plaine de la Ruzizi en remplacement des Casques bleus de la mission de l'ONU en République démocratique du Congo.
Après avoir cuisiné, le petit groupe déambule dans ce qui était il y a encore deux mois une base de l'ONU. Ils passent à côté de l'ancienne zone d'atterrissage des hélicoptères, où les plants de maïs qu'ils cultivent atteignent plus de deux mètres.
À l'intérieur, assis sur un matelas, un homme en civil fume un joint de cannabis. Lui aussi est un policier de l'"unité spéciale d'intervention" déployée à Kamanyola.
"C'est ça le problème"
Fin avril, plus de la moitié des 115 policiers censés occuper la base l'avaient désertée. Et ceux qui restent se plaignent de leurs conditions de vie et de l'absence de rémunération.
Début avril, plusieurs bases de la Monusco dédiées à la défense de la capitale provinciale Goma ont été récupérées par la rébellion, après que des Casques bleus indiens les ont abandonnées, contre les ordres de leur hiérarchie.
À la veille du lancement du plan de désengagement, la Monusco comptait environ 15 000 Casques bleus. En janvier, Kinshasa a souhaité que le retrait soit complet à la fin de cette année. Le Conseil de sécurité n'a quant à lui pas fixé de date limite.