Mali : Bamako navigue entre vigilance sécuritaire et capacité de résilience – Analyse croisée

La rédaction avec
12:3118/11/2025, mardi
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Le Président malien Assimi GOÏTA inaugure la deuxième mine de lithium du Mali, le 3 novembre 2025.
Crédit Photo : @AfriquesN / X
Le Président malien Assimi GOÏTA inaugure la deuxième mine de lithium du Mali, le 3 novembre 2025.

Alors que des perturbations touchent certains axes d’approvisionnement, plusieurs spécialistes de la sécurité au Sahel livrent leurs analyses sur la situation autour de Bamako.

Tous soulignent la capacité de résilience des autorités et des populations, tout en appelant à maintenir une vigilance accrue face aux dynamiques régionales.


Pression asymétrique : Bamako s’adapte


Pour Ahmadou Touré, expert en gouvernance publique, les actions du JNIM relèvent d’une pression graduelle sur les routes plutôt que d’une menace directe sur la capitale :


"Nous ne sommes pas face à un siège. L’État malien a anticipé en renforçant la coordination sécuritaire et en limitant les vulnérabilités".

Il rappelle que la sécurisation des axes et la circulation du renseignement ont permis de contenir les perturbations.


Une analyse nuancée est apportée par Hossène Ben Bemba, spécialiste des relations internationales :


Les blocages ponctuels peuvent générer des tensions, notamment sur les chaînes d’approvisionnement. Il faudra suivre l’évolution selon les zones.

Vie quotidienne : résilience et ajustements


Les deux experts s’accordent sur le fait que les effets se ressentent différemment selon les quartiers et les secteurs.


Touré évoque :


  • une gestion encadrée du carburant,
  • des hausses modérées de prix,
  • une continuité des services essentiels.

Selon lui, la capacité d’adaptation des populations reste un élément central.

Ben Bemba souligne quant à lui l’importance d’un suivi de l’évolution des marchés et de l’approvisionnement, notamment pour éviter des tensions à moyen terme.


Forces armées : des avancées notables


Touré met en avant les progrès réalisés par les Forces armées maliennes (FAMAs) :


"Les FAMAs ont gagné en mobilité, en capacité d’anticipation et en présence sur le terrain. Les escortes et opérations ciblées montrent une réelle montée en puissance".

Ben Bemba estime pour sa part que le renforcement du renseignement et la sécurisation continue des corridors constituent des priorités pour consolider ces avancées.


Un enjeu régional en évolution


Les deux spécialistes rappellent que la dynamique sécuritaire dépasse les frontières maliennes.


Touré souligne le rôle croissant des mécanismes de coopération régionale dans la lutte contre les groupes armés.

Ben Bemba appelle, de son côté, à maintenir une coordination régulière avec les pays voisins pour limiter les risques de déplacement des menaces.


Réponses nationales : approche combinée


Selon Touré, les autorités maliennes déploient une approche
"intégrée"
, mêlant :

  • opérations militaires,
  • sécurisation des axes,
  • actions civilo-militaires,
  • implication communautaire.

Ben Bemba salue ces efforts et estime qu’un renforcement progressif restera nécessaire, notamment dans le domaine du renseignement.


Les analyses convergent sur un point : Bamako continue d’affronter un contexte sécuritaire complexe, mais conserve des marges d’adaptation importantes.

Entre opérations militaires, coordination régionale et résilience des populations, les autorités maliennes poursuivent une stratégie visant à stabiliser durablement les axes vitaux du pays.


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