Birmanie: les opposants aux élections menacés de prison par la junte

15:3330/07/2025, mercredi
AFP
Une nouvelle loi promulguée par la junte birmane prévoit de lourdes peines pour toute contestation du processus électoral, qualifié de "mascarade" par les observateurs.
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Une nouvelle loi promulguée par la junte birmane prévoit de lourdes peines pour toute contestation du processus électoral, qualifié de "mascarade" par les observateurs.

La junte au pouvoir en Birmanie a annoncé mercredi avoir promulgué une loi réprimant sévèrement toute opposition aux élections générales qu’elle entend organiser en décembre 2025 et janvier 2026, les premières depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021.

Le texte, publié dans le journal d’État The Global New Light of Myanmar, porte le nom de
"loi sur la protection des élections démocratiques multipartites contre les obstructions, perturbations et destructions"
. Il interdit toute forme de contestation visant à entraver le processus électoral, comme les discours critiques, les rassemblements, la distribution de tracts ou les incitations à manifester.

Les personnes reconnues coupables de telles actions encourent entre trois et sept ans de prison, et jusqu’à dix ans si les infractions sont commises en groupe. La loi prévoit également des peines allant jusqu’à 20 ans d’emprisonnement pour la détérioration de bulletins de vote ou de bureaux électoraux, ainsi que pour les actes d’intimidation envers les électeurs, candidats ou agents électoraux. En cas de décès lié à une tentative de perturbation du scrutin, la peine de mort est envisagée pour toutes les personnes impliquées.

Le scrutin, que la junte présente comme une étape vers un retour au régime civil, est largement perçu comme une parodie électorale. De nombreux experts estiment que le pays n’est pas en mesure d’organiser un vote crédible alors qu’il est en proie à une guerre civile généralisée, marquée par la répression brutale de toute dissidence et le contrôle défaillant de vastes régions périphériques, aux mains de groupes rebelles opposés au régime.


Selon les autorités birmanes, des agents recenseurs envoyés en 2024 pour collecter des données électorales ont été confrontés à de fortes résistances. Environ 19 millions de personnes sur les 51 millions que compte le pays n’ont pu être recensées, selon les chiffres provisoires.

Tom Andrews, rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Birmanie, a exhorté en juin la communauté internationale à rejeter cette démarche électorale, qualifiant le projet
"d’imposture"
. Il a dénoncé une tentative de la junte
"de créer le mirage d’une élection susceptible de légitimer un gouvernement civil"
.

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