
Ce vendredi 14 janvier, la ville de Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu-Est de la République démocratique du Congo- est passée, vendredi soir, sous l'emprise des rebelles du M23, selon les informations fournies par la société civile, contactée par Anadolu.
La prise de cette ville intervient après que les rebelles aient pris le contrôle de l'aéroport stratégique de Kavumu quelques heures plus tôt, situé à une vingtaine des kilomètres de la ville de Bukavu.
La radio onusienne Okapi rapporte, citant des sources sur place, que peu avant l'arrivée des rebelles à Bukavu, les militaires de l'armée congolaise avaient déjà dégarni leurs positions.
Cette prise de contrôle survient après que les rebelles du M23 ont conquis la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, fin janvier lors d'une offensive rapide contre l'armée congolaise. Suite à cette victoire, les rebelles ont poursuivi leur avancée dans la province voisine du Sud-Kivu.
Plusieurs autres localités ont été prises dans le Sud-Kivu par le M23 au cours des dernières 72 heures, notamment les localités d'Ihusi, Kabamba et Kalehe-centre.
Jusqu'à présent, les autorités congolaises ne se sont pas encore prononcées sur ce sujet.
Les affrontements entre les rebelles du M23 et l'armée congolaise se sont poursuivis dans le Sud-Kivu malgré le sommet conjoint des chefs d'État de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), tenu à Dar-es-Salaam le 8 février, qui a appelé à un cessez-le-feu immédiat.
Le gouvernement congolais a fermement condamné la violation du cessez-le-feu par les rebelles du M23 et a exigé une sanction urgente de la SADEC et de l'EAC.
Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 pour accéder aux richesses minières de la région. Ces accusations sont étayées par des rapports d'agences onusiennes, qui pointent un appui militaire rwandais au mouvement rebelle. Pour la RDC, le M23 est un groupe "terroriste" et toute forme de négociation est catégoriquement rejetée.
Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s'étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.