Crédit Photo : Michel Lunanga / AFP
Des personnes déplacées à l'intérieur du pays montent à bord de pirogues après avoir quitté le camp de déplacés de Bulengo, à Goma, le 11 février 2025.
Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et le groupe rebelle de l’AFC/M23 ont signé, samedi 19 juillet, une déclaration de principes à Doha, sous la facilitation de l’État du Qatar, marquant une étape importante vers un accord de paix définitif.
Cette déclaration de principes, qui promet un cessez-le-feu immédiat et des négociations pour une paix durable, suscite des réactions mitigées dans une ville marquée par des décennies de conflit. Que pense la population de la ville de Goma de cet engagement ? Qu’attend-elle de ce processus ? Notre équipe est partie à la rencontre des habitants pour recueillir leurs voix.
"Nous avons accueilli cet accord avec beaucoup de joie, comme l’AFC/M23 et le gouvernement ont pu accepter de signer cet accord, nous en sommes contents. Nos attentes, c’est voir peut-être l’évacuation du M23 en ville de Goma"
, s’est exprimé Bahati Kanjera, directeur-enseignant à Goma.
"Quand j’ai entendu qu’ils ont signé cette déclaration, j’étais content. Qu’elle nous apporte de bonnes choses, que la guerre prenne fin. Nous avons souffert pendant plusieurs années, plus de 30 ans et de nombreux morts. Que les rebelles retournent chez eux. Nous observons, voir si cet accord va porter de bons fruits et, sinon, que le gouvernement prenne ses responsabilités"
, a déclaré Constanté Kapuri, habitant de la ville de Goma.
"Je m’appelle Kambale Job, j’ai bien reçu la nouvelle. La guerre nous a appauvris, nous sommes dans notre propre pays mais continuons à souffrir par manque de travail, nos travaux ne génèrent plus les mêmes revenus qu’avant. À la fin de cet accord, je souhaite que chacun retourne à son domicile et que chacun reprenne son travail comme avant"
, a témoigné Kambale Job, commerçant dans la ville de Goma.
"Nous n’avons plus d’espoir en l’humain, nous souffrons énormément. Nous avions placé notre espoir en nos dirigeants, mais ils ont fui en nous abandonnant. Si Dieu peut rétablir la paix, qu’Il la rétablisse. Nos enfants, nos maris et nous-mêmes mourons trop en cette période. Nous voulons la paix"
, a indiqué Deborah Bahati, commerçante dans la ville de Goma.
"Nous avons été étonnés de voir notre prière exaucée. Nous, citoyens, souffrons dans cette partie est du pays. Nous voulons qu’ils s’entendent dans cet accord de Doha. Que chacun respecte les principes qui seront signés afin que nous, population, sortions de cette vie misérable que nous vivons, car pendant la guerre, c’est nous, la population, qui sommes les premières victimes. Notre vœu est que les autorités puissent s’entendre, que le gouvernement soit un, et que nous puissions reprendre nos occupations comme avant"
, a souligné Kisubi Paul, chef de cellule du quartier Kasika à Goma.
Cette déclaration de principes marque une avancée significative vers la stabilisation d’une région longtemps marquée par le conflit et ouvre une perspective d’espoir pour la paix et le développement dans l’est de la RDC.
Alors que les pourparlers doivent se poursuivre d’ici le 8 août, les deux parties se sont engagées à signer un accord définitif et global par consensus, au plus tard le 17 août 2025.