Pour la première fois, l’armée israélienne a admis une importante usure dans ses rangs, jugeant ses effectifs insuffisants au regard de l’ampleur de ses missions, selon la presse hébraïque.
Le quotidien Maariv rapporte que l’armée connaît actuellement un déficit estimé à environ 7 500 soldats. Ce manque de personnel s’accompagne d’une pénurie de 300 officiers nécessaires pour occuper des postes de commandement dans les unités de combat terrestre.
Selon Maariv, l’armée reconnaît qu’il est devenu difficile de convaincre les soldats qualifiés de suivre une formation d’officier. Pour combler cette lacune, des sergents expérimentés ont été désignés comme commandants de peloton par intérim.
Une autre difficulté concerne le recrutement de commandants de compagnie. Ces derniers mois, des officiers n’ayant pas suivi la formation requise ont été affectés à ces postes, aussi bien dans les unités régulières que dans les forces de réserve.
Le journal ajoute que de nombreux officiers et commandants ont été tués ou blessés dans les affrontements dans la bande de Gaza, exacerbant la crise des ressources humaines. Les pertes enregistrées incluent un nombre significatif de cadres, notamment dans les unités opérationnelles.
Les commandants sur le terrain, tant dans l’armée régulière que dans la réserve, signalent que cette crise dépasse les postes de peloton ou de compagnie, touchant également les commandants de bataillon. Ces derniers, confrontés à une charge de travail très lourde et à l’éloignement de leur famille, sont de plus en plus nombreux à envisager leur départ à la retraite.
Parallèlement, les Brigades al-Qassam, branche armée du Hamas, déclarent presque quotidiennement avoir infligé des pertes à l’armée israélienne, en attaquant ses soldats et véhicules militaires lors des combats terrestres en cours à Gaza depuis le 27 octobre 2023. Elles publient régulièrement des enregistrements audio et vidéo de ces opérations.
Israël applique une stricte censure sur la publication des pertes militaires dans la bande de Gaza, ne divulguant que partiellement le bilan des morts et des blessés, ce qui laisse penser que les chiffres réels pourraient être bien plus élevés.
Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une offensive militaire de grande ampleur à Gaza, qualifiée par plusieurs sources de guerre génocidaire. Cette campagne aurait causé environ 200 000 victimes palestiniennes, parmi lesquelles une majorité de femmes et d’enfants, plus de 9 000 disparus, des centaines de milliers de déplacés et une famine ayant entraîné la mort de nombreux civils.
