
Une partie des familles bédouines arabes, déplacées de force par les milices du chef druze Hikmat al-Hejri lors des récents affrontements dans la province méridionale de Suwayda, ont été évacuées.
Tôt dans la matinée, plusieurs familles parmi les centaines de personnes expulsées depuis le 13 juillet par les forces loyales à al-Hejri ont été exfiltrées du centre-ville de Suwayda. Le convoi, composé de quatre bus et d’une vingtaine de véhicules privés, transportait principalement des femmes et des enfants en direction de zones plus sûres.
Installées principalement dans le quartier d’al-Mekus, ces familles ont été évacuées sans escorte officielle, mais sous la supervision du Croissant-Rouge syrien. À leur sortie de la ville, elles ont été accueillies à des points de contrôle par les forces de sécurité syriennes et des représentants du ministère de l’Intérieur.
Le convoi a poursuivi sa route vers le village de Valga, puis vers Izra, dans la province voisine de Deraa, avant d’atteindre des zones rurales situées autour de Damas. Les familles déplacées ont été relogées dans des centres d’hébergement préparés par le Croissant-Rouge syrien.
D’après des informations obtenues par l’agence Anadolu auprès des autorités syriennes, Damas aurait obtenu des garanties du chef druze Hikmat al-Hejri concernant un éventuel retour des familles bédouines sur leurs terres. Toutefois, aucune déclaration officielle n’a encore été faite par les forces de Hejri concernant les conditions de retour ou la sécurité des personnes déplacées.
Contexte des violences à Suwayda
Les tensions ont éclaté le 13 juillet à Suwayda entre des groupes armés bédouins et certaines factions druzes. Les forces de sécurité syriennes dépêchées sur place ont été piégées dans une embuscade.
Un cessez-le-feu a été brièvement instauré mais rapidement rompu par les milices fidèles à Hikmat al-Hejri. Le 16 juillet, l’armée israélienne a lancé plusieurs frappes contre des sites stratégiques à Damas, dont le complexe présidentiel, l’état-major de l’armée et le ministère de la Défense.
À mesure que l’armée syrienne se retirait de Suwayda, les milices de Hejri ont intensifié les expulsions et les exécutions ciblant les familles bédouines. En réponse, des milliers de combattants tribaux venus d’autres régions se sont déployés dans la zone pour défendre les Bédouins.
Le 19 juillet, le gouvernement syrien a lancé une opération de redéploiement militaire à Suwayda, parvenant à faire reculer les milices tribales et à reprendre le contrôle de la ville.
Depuis le début des affrontements le 13 juillet, des centaines de morts sont à déplorer parmi les civils et les combattants, bien que le bilan réel pourrait être bien plus lourd.